Vous l’auriez compris, le titre fait référence au message paru il y a quelques temps sur une fiche publicitaire. Pourquoi cette allusion à un fait qui n’est plus d’actualité ? Parce qu’au Maroc, malheureusement, ce n’est pas un incident à part, mais une réalité que plusieurs catégories de personnes subissent quotidiennement.
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En scrollant l’accueil de Facebook comme à (ma mauvais) mon habitude, je tombe sur une publication enregistrant des centaines de « likes ». Je me dit automatiquement qu’elle doit être porteuse d’un message profond, tous les indices y sont : texte long, absence d’images et une pluie de réactions. Je me mets donc à lire vu que j’étais au bureau et que j’avais du temps à tuer, avec l’intention d’aimer, à mon tour la publication et avoir cette sensation de satisfaction qu’on a quand on « soutient » une quelconque cause.
Ce que j’ai lu m’a bouleversée. Une maman, Mme Saloua Hanif, pousse un cri de douleur face à un système éducatif qui refuse que son enfant accède à l’école parce qu’il est autiste. Je me sens aussitôt propulsée vers l’époque où j’allais à l’école parce que j’en étais capable, et où certains matins, je refusais même de m’y rendre parce que je n’en avais pas envie. Je reviens vers le temps présent, où dans mon bureau, je procrastine à mort parce que je n’ai pas envie de fournir un effort, et puis je vois le cas du petit Hamza, qui n’a ni le droit d’étudier, ni celui de refuser d’étudier.
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Pour nous au Maroc, l’équation est simple : autiste = trisomique = malade mental = fou = danger public. Nul besoin de comprendre ce qui se passe ou de se documenter. Quand je lis dans cette même publication qu’on a demandé à voir le petit, ça ne me surprend pas, on l’a immédiatement libellé de bête de cirque devant les yeux d’une maman que j’imagine gémir de peine et de douleur, qui a l’impression d’avoir failli à son rôle de maman, en ne pouvant protéger son bébé d’une société intolérante et cruelle.
Coup de gueule ? Cri du cœur ?
Je ne sais pas…
Aujourd’hui je suis fatiguée !
Fatiguée de devoir supplier pour que mon…Posted by Saloua Hanif on Sunday, September 3, 2017
Et quand je me rends compte qu’il y a quelques semaines, nous avons assisté à un événement où l’enfant était violeur et l’enfant été violé, et nous avons tous pointé du doigt le manque d’éducation, et d’enseignement. Et aujourd’hui , quand une famille a envie de « créer » un humain éduqué, responsable et instruit, nous lui claquons la porte au nez et nous nous cachons derrière nos peurs et nos préjugés.
Le texte puissant de Mme Saloua ne m’a pas laissée indifférente, lisez-le, sentez la force d’une mère qui ne s’arrêtera jamais de se battre pour un enfant que la société veut malade, mais qui ne l’est pas.
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