Après un début d’éliminatoires chaotiques avec Badou Zaki, Fouzi Lekjaa a tenté le pari d’amener Hervé Renard pour coacher l’Equipe du Maroc. Pour son aura, sa connaissance du football africain et ses résultats sur ce continent, le sélectionneur avait pour mission d’emmener notre équipe en Coupe du monde après 20 longues années d’absence et de faire de meilleurs résultats en compétition africaine. Après 2 ans de présence sur le banc marocains, les objectifs ont été atteints.
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Avant la Coupe du monde
Avec deux CAN en poche, Hervé Renard a été recruté par la FRMF pour faire gagner le Maroc dans le continent Africain. S’il est vrai que le public marocian choie particulièrement les équipes joueuses et les tactiques flamboyantes, l’heure était à l’époque au retour aux fondamentaux du football : être efficace et gagner des matchs.
Avec Renard, notre jeu est plutôt rudimentaire : grande solidité défensive, pressing tout terrain, gros impact physique et peu de grigris. Grâce à cela, nous avons atteint les 1/4 de finale de la CAN après 13 ans de disette et surtout pu retourner en Coupe du monde après 20 ans d’absence.
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La question qu’on se pose alors, c’est de savoir si notre jeu doit évoluer ou non. Le Maroc est en Afrique et notre équipe nationale ne joue que dans ce continent. Même pour se qualifier à la Coupe du monde – le graal -, il faut battre des adversaires africains. Est-il réaliste de tout chambouler pour 3 matchs tous les 4 -voire 20- ans ? Le jeu africain doit être assumé, mais simplement bonifié et amélioré.
Pendant la Coupe du monde
Malgré le brio de notre qualification au Mondial, le tirage au sort a fait que nous sommes tombés dans le groupe de la mort. En face de la meilleure équipe du monde, le champion d’Europe et la meilleure équipe asiatique. Intuitivement, nous pourrions penser qu’il eût fallu qu’Herve Renard évolue dans son jeu et passe d’un jeu « africain » à un jeu qui siée davantage à l’esprit Coupe du monde. Or, la vraie équipe africaine de ce groupe, ça a été l’Iran. Et c’est celle qui a gagné le match, malgré une prestation tout sauf flamboyante.
Lors du deuxième match, nous avons démontré un tout autre visage au niveau du jeu. Les joueurs étaient plus libérés, certes, mais l’adversaire y était également pour beaucoup. Le Portugal n’a pas joué à l’africaine et cela a fait briller nos joueurs. Le côté gauche de la défense portugaise a été martyrisé par la doublette Dirar-Amrabat, tandis que leurs milieux récupérateurs ont été mangés tout crus par les nôtres. Le Maroc a démontré que fasse à des équipes qui jouent au football, il savait faire au moins aussi bien qu’eux.
Autant le match contre l’Iran pouvait laisser des doutes sur la capacité de notre équipe à faire évoluer son jeu, autant avec sur celui contre le Portugal on voit tout de suite le potentiel technique marocain. Même face au champion d’Europe.
Après la Coupe du monde
Le jeu africain peut s’adapter à la Coupe du monde s’il est bonifié par des joueurs talentueux techniquement en attaque. Face à des équipes regroupées comme l’Iran, il est primordial d’aligner des joueurs justes dans le dernier geste. On a vu que contre cette équipe, malgré un impact physique important et un nombre de kilomètres courus par joueur supérieur, ils nous ont quand même battus avec leurs armes. La justesse technique nous ayant fait défaut.
Il en est du même du match contre le Portugal, où malgré une domination nette et un nombre important d’occasions franches créées, l’Equipe du Maroc a donné une impression d’impuissance terrible. Ce match-là, avec un minimum de talent technique en attaque, on ne le perd jamais.
Hervé Renard fait ces constats mieux que nous tous. Il connaît mieux que quiconque les raisons de l’élimination précoce de l’équipe du Maroc. Il sait le chantier qu’il a devant lui, et nous lui faisons confiance. Car avant toute tactique ou considération technique, il y a d’abord la stabilité. L’iran avant de battre l’équipe « 4ème chapeau » de son groupe a dû jouer 2 Coupes du monde infructueuses sur deux possibles. L’ironie de l’histoire est que cette équipe a perdu exactement que nous contre elle, il y a quatre ans de cela. Ce qui n’a pas empêché la fédération Iranienne de football de préserver sa confiance en Carlos Queiroz, qui fête aujourd’hui ses 7 ans à la tête de cette équipe.
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