Le résultat est tombé aujourd’hui et il n’est pas heureux pour le Maroc. United a remporté l’accueil de la Coupe du monde 2026 au nez et à la barbe du Maroc qui comptait sur des soutiens africains et arabes massifs. Si une partie de ces soutiens se sont avérés confirmés, pour beaucoup d’entre eux, ils suscitent au mieux l’incompréhension, au pire l’ire des observateurs arabes et africains. Décryptage et analyse des votes.
Publicité
65 pays Fidèles au Maroc
Voici la liste complète des votants. Les nations suivantes sont celles qui ont choisi la candidature marocaine : Albanie, Algérie, Angola, Biélorussie, Belgique, Brésil, Bruneï, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, République Centrafricaine, Tchad, Chine, Taiwan, Comores, Congo, RDC, Cote d’Ivoire, Djibouti, Egypte, Guinée Equatoriale, Erithrée, Estonie, Ethiopie, France, Gabon, Gambie, Guinée Bissau, Italie, Katzakhstan, Kenya, Corée du Nord, Lybie, Luxembourg, Macau, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, ïle Maurice, Pays-Bas, Niger, Nigeria, Oman, Palestine, Qatar, Rwanda, Sao Tome et Principe, Senegal, Serbie, Seychelles, Slovaquie, Somalie, Soudan, Sud Soudan, Swaziland, Syrie, Tajikistan, Tanzanie, Togo, Tunisie, Turquie, Ouganda, Yemen, Zambie.
Publicité
On y constate la forte présence africaine dans la liste des pays ayant fait le choix de la candidature marocaine, le soutien de la France et de ses alliés frontaliers (Italie, Luxembourg, Belgique) et l’approbation des Pays-Bas. La Turquie qui a voté pour la candidature marocaine à chaque occasion (en 1994, 1998, 2006, 2010) n’a pas manqué l’occasion de prouver à nouveau sa fidélité au Maroc. Le Qatar, lui, s’impose comme le véritable allié du Maroc dans la région. Dans le Conseil de coopération du Golfe, seul ce pays et Oman ont choisi le Maroc.
Les voix qu’on n’attendait pas
Dans un contexte politique tendu, on ne s’attendait pas vraiment à recevoir le soutien du Yemen, à l’heure où le Maroc était engagé dans la guerre contre les Houthis. À noter l’étonnante voix du Brésil qui n’a pas respecté le choix du vote en bloc de sa fédération CONMEBOL et le soutien de l’Estonie, pays balte pourtant dépendant de la protection américaine face au géant russe qui se trouve à ses frontières. Le Sud-Soudan, pays sous perfusion et dépendant des aides américaines, a également choisi le Maroc. Il en est de même de Taïwan dont on aurait pu penser que l’américanophilie allait le pousser à choisir United.
Les voix de la discorde
L’Arabie Saoudite s’est illustrée par la défense farouche du dossier américain. Non contente de voter pour United, elle lui a fait un lobbying précieux auprès des fédérations asiatiques chez lesquelles elle a une grande influence. Ceci lui vaut les foudres des peuples arabes en général et les Marocains particulièrement. Avec eux, le Bahrein, la Jordanie et les Emirats ont également tourné le dos au Maroc.
En Afrique, nous avons perdu 11 voix. Il est dommage de voir que les considérations politiques aient pris le pas sur le sportif. En Afrique du Sud, le président de fédération Danny Jordan souhaitait voter pour le Maroc. Mais, forcé par son gouvernement, il s’est astreint à voter pour United. D’autres pays comme la Namibie et le Zimbabwe nous ont fait faux bon.
Sur les terres musulmanes, on constate un plébiscite du dossier américain dans l’Asie du Sud Est. Maldives, Indonésie, Malaisie, Bangladesh, tous ont choisi la candidature américaine.
Liban et Guinée, le début d’une polémique ?
À l’instar de l’Afrique du Sud et de l’Arabie Saoudite, le Liban et la Guinée ont étonné les observateurs par leur choix de vote pour United. Or, quelques minutes après le vote, le président de la fédération guinéenne a assuré qu’il avait pourtant bien voté pour le Maroc. Idem, des sources libanaises rapportent que le président de fédération de leur pays avait bien voté pour la candidature marocaine. Les 2 hommes soupçonneraient un bug informatique.
Rappelons que le Maroc accueillait les matchs de l’équipe guinéenne lorsque ce pays souffrait d’épidémie d’Ebola et qu’il s’agit de l’un des partenaires économiques les plus solides du pays.
Quelqu’un peut-il m’expliquer le vote de la Guinée 🇬🇳 en faveur de #United2026 ? Le Maroc avait accueilli le Syli national pendant l’épidémie Ebola et le président de la Fédération guinéenne, Antonio Souaré, était « ambassadeur » de #Morocco2026. Que s’est-t-il passé ? pic.twitter.com/7hfrQzh6wo
— Patrick Juillard (@PatrickJuillard) June 13, 2018
Publicité
Publicité