Petit de taille, le visage d’une mine qui dissimule des cicatrices tant physiques que morales, ainsi qu’un ton aiguë certes, devenu pareil à force de crier pour vendre ses petits trésors trouvés sur les filets des pêcheurs. C’est autour de ces mots que se dessine le profil du jeune Sdam.
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De son vrai nom Abdesamad, Sdam, comme ses amis au port le surnomment, est à peine âgé de 13 ans. Il vit à l‘ancienne Médina, à Casablanca. Il est le plus jeune de ses frères et sœurs et en est le plus débrouillard et intelligent notamment. De là, c’est lui qui rapporte l’argent à son foyer.
Ses journées au port
Au port de Casablanca, Sdam passe ses journées avec ses amis, scrutant du regard chaque bateau entrant en vue d’aider les pêcheurs à mettre leurs coffrets de poissons en dehors des navires de pêche.
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En effet, cette pénible besogne n’a pas de date précise, l’arrivée des navires peut être le jour, comme la nuit. Par conséquent, le jeune Sdam se trouve obligé d’y aller, même si cela lui coûte un sommeil qu’il jugea confortable auprès de ses amis dans la maille aux poissons au port. Sur des planches de bois, n’ayant pour seule couverture que leurs vêtements mouillés par l’humidité de la nuit.
Parfois même il dort seul, pour n’être embêté par personne, articule-t-il. Quoiqu’il puisse dormir chez lui sereinement, Sdam préfère passer la majorité de ses nuits au port.
Sdam et son ami
Sdam a plusieurs amis au port, mais uniquement un qui lui est trop cher. À tel point qu’ils se partagent tout et rien, même les quelques sous qu’ils leur restent quand il n’y a plus de bateaux qui rentrent au port et que c’est mort.
Parfois ils partent au cinéma ensemble, en raison de voir des films indiens. Là où il y a des héros qui défendent le bien et qui se défendent eux-mêmes contre le mal, c’est pour cela qu’il aimerait devenir héros, pour se défendre.
Il partent à la plage, jouent au sable, rient aux éclats et dansent sur les rythmes des films indiens qu’il ont appris par cœur au cinéma. Insouciants du monde et de ce que l’avenir leur cache, l’eau de rose comme l’eau de boudin, importe peu, tant qu’ils vivent le moment avec une joie pure et surtout un cœur PUR.
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