J’ai fait trois tentatives de suicide, j’ai survécu, maintenant je vais mieux

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Je suis un Marocain de 23 ans qui a souffert des affres de la maladie mentale. J’en souffre toujours. Ma dépression a commencé très tôt vers mes 13 ans, je ressentais une sorte de mélancolie, un retour à l’enfance. Des souvenirs ont commencé à ressurgir. Je me sentais un peu différent, incompris. Puis quelques années plus tard, à l’âge de 17 ans j’ai fait ma première tentative de suicide, puis deux autres à un an d’intervalle chacune.

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Lettre de suicide

Je suis passé à l’acte après avoir écrit mon premier livre. J’avais écrit une lettre de suicide sous forme de bouquin.
Au fur et à mesure de ces trois années. J’écrivais énormément. C’était une sorte de message à l’humanité. Un message pour les personnes qui vont me lire après ma mort.
À travers l’écriture je me suis relevé, sauvé moi-même. Alors je n’ai écrit que des histoires de survie, destinés aux gens qui souffrent de dépression ou des personnes qui ont subi des viols.

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Mes trois tentatives de suicide ont échoué. J’ai survécu miraculeusement.
La première tentative de suicide c’était avec les somnifères, à l’époque je consommais beaucoup de sodas, je me suis réveillé à 3h du matin et j’ai tout vomi. La deuxième fois, c’était pratiquement la même chose. Et la troisième fois, j’ai voulu mettre fin à ma vie, tout en étant bourré, et drogué aux médicaments. Je me suis retrouvé à la clinique pendant trois jours. Je me suis rendu compte que la mort ne voulait pas de moi.
Ma famille s’en fout. Je n’ai pas de soutien familial. Ma mère est une sorte de femme-enfant. Elle est déjà hantée par son histoire, celle de ses parents qui ont un lien direct avec la société marocaine.

Découverte artistique

Je travaille, mais cela ne m’empêche pas de continuer d’écrire. J’ai fait des formations d’art. L’écriture m’a ouvert au domaine artistique. Après avoir écrit chaque livre, je peins la couverture. C’était là où j’ai switché vers l’art, le portrait. C’est pour ça que l’écriture m’a ouvert à beaucoup de domaines.

Quand j’étais enfant, j’étais francophone, je ne comprenais pas l’arabe pourtant je suis né au Maroc et j’ai grandi ici. J’ai appris l’anglais. Depuis, la plupart de mes écrits sont en anglais. Je trouve beaucoup plus de liberté dans cette langue.
Quand j’écris je ne suis pas conscient quand j’écris, après avoir fini un livre, je ne sais pas quel vocabulaire j’ai utilisé ni quoi que ce soit. Je suis en transe. C’est comme si un génie créatif écrivait à ma place.

J’ai une dépression chronique qui est à vie. J’ai choisi de ne pas prendre de traitement ni quoique ce soit. J’étais sous anti-dépresseurs, anxiolytiques et somnifères. Mais j’ai dit non. Pour moi, c’était comme si je fuyais la réalité. J’ai fait des recherches. Je veux vivre cette dépression, cette écriture. Je ne veux pas être transporté par des médicaments. Je suis une thérapie actuellement. Ma psy m’aide à prendre des décisions, à mieux me comprendre, etc.

Pour les personnes qui vivent, ou ont vécu, la même chose que moi, je leur conseille de revenir vers eux-mêmes. Nous sommes tellement préoccupés par ce qui nous entoure. On finit par oublier nos propres sentiments et se préoccuper des autres et devenir une sorte d’éponge, qui absorbe les joies et les tristesses des autres. On s’oublie soi-même.
Ce que j’ai compris avec le temps, c’est que nous avons énormément de compétences en nous. C’est plutôt de retrouver un monde et d’avoir la nécessité de soi : Ce qui fait de nous un être humain, un personne à part entière, ce qui nous relie à l’existence. On se pose des questions superficielles, mais pas celle qui est essentielle : Quelle est la raison qui nous tient en vie ?

Ceci est un témoignage anonyme, pour préserver l’identité de la personne qui a eu le courage de nous raconter son histoire. 

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