Tawsen est la nouvelle pépite montante musicale. D’origine marocaine, l’artiste ne se contente pas de rester dans un style en particulier. Chaque son qu’il sort est différent et pas forcément dans le mauvais sens. Sa spécialité est de jouer avec les rimes. Parfois, une phrase d’une de ses chansons peut vous rester en tête pendant des jours. C’est ce qui fait la richesse de cette artiste prometteur.
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L’interprète de “Safi Salina” vient de sortir son dernier EP “Al Najma” où il continue de parler d’amour, mais pas que. Tawsen s’est livré à nous pour qu’on apprenne à connaître ce maître des rimes.
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Pour les personnes qui ne te connaissent pas, peux-tu te présenter en quelques mots?
Mon nom est Tawsen. J’ai 23 ans. Je vis actuellement à Bruxelles en Belgique. Je suis né en Italie, de parents marocains. Je n’ai pas de style défini. J’aime m’amuser et faire un peu de tout en musique.
Pourquoi le nom Tawsen ?
Mon vrai nom de famille c’est Taws. Quand j’ai commencé à chercher un nom, j’ai pensé au mot Tawsen qui, en arabe, veut dire deux paons. Ça représente la dualité de quand j’avais commencé, je faisais du rap et du chant. Deux, le rappeur et le chanteur.
Mais finalement j’ai arrêté puisque je fais plein d’autres styles, mais j’ai gardé le nom. Ça fait cool, ça fait américain.
Tu écris beaucoup sur l’amour. D’où te vient l’inspiration ?
Je ne dirai pas que ce sont des chansons d’amour. C’est un peu triste, beaucoup de contradictions, c’est des mélanges, de ce que j’ai vécu, de choses que j’aurai aimé dire à quelqu’un. Je ne raconte pas des histoires actuelles, je ne suis pas en train de décrire mon histoire.
J’essaie de rester large et nuageux pour que n’importe quelle personne qui écoute ma chanson puisse se reconnaître dans les émotions. Parfois, mon inspiration commence par un petit message, un petit sms, une phrase que j’entends dans un film ou dans une série. Je prends la phrase, je l’écris et je commence à tricoter autour.
Tu es né en Italie, tu as vécu en Belgique, tu es d’origine marocaine, en quoi ça t’enrichit ? Te considères-tu comme un citoyen du monde ?
Je parle plusieurs langues. Dans mon travail, je peux me permettre d’écrire en arabe, en italien, de mettre des petits mots en espagnol. Je préfère l’utiliser en tant que force plutôt que d’en avoir peur et de me dire, je suis dans une industrie française, je vais chanter qu’en français pour passer à la radio. Les langues sont plus comme une force. Je vais en profiter et élargir mon champ.
J’ai déjà eu des interviews où les journalistes me demandaient si je me sentais plus marocain ou belge ou italien. Je me sens les trois à la fois. Je ne peux pas choisir. A la maison on parle darija, mais ça ne fait pas de moi plus ceci ou plus cela.
Je préfère prendre tout et dire que c’est moi Tawsen.
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Quel est ton titre préféré de ton album “Al Najma” ?
Le morceau : “Décembre”. Je l’ai enregistré deux jours avant de partir à Cuba pour faire le clip de “Safi Salina”. Quelques fois quand on écoute une chanson à une période et on la réécoute plus tard ça nous fait penser à cette période là et on devient nostalgique. C’est ce qui m’arrive quand j’écoute “Décembre” directement je suis transporté à Cuba sous le soleil.
Niveau énergie du morceau c’est afro, mélancolique. Après, je ne peux pas choisir entre mes titres, ce sont tous mes enfants.
Quel est le message que tu souhaites véhiculer par ton EP “Al Najma” ?
Il n’y a pas de message qui prévaut sur les autres. J’avais cette idée de trilogie d’EP ( Al Warda – Al Mawja et Al Najma) qui est basée sur les sentiments. L’idée c’était de ne pas avoir peur de parler de ce sujet-là. Aujourd’hui, il y a une nouvelle génération de rappeurs qui n’ont pas honte de parler de leur vie, de leurs sentiments, de la tristesse, de l’amour, de la dépression.
Quand j’ai décidé de faire cette trilogie, j’ai voulu évoquer les sentiments positifs et négatifs, même si c’est beaucoup basé sur l’amour. Pour moi, il ne faut pas en avoir honte, ce n’est pas grave, il faut en parler.
Al Najma c’est le dernier EP de la trilogie, du coup c’était le graal. Il fallait venir à 100% et dire : “N’ayez pas honte. Au revoir. Maintenant je vais faire un album”.
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Tu te décris comme une “éponge à musique”, c’est-à-dire ?
Quand j’ai commencé à écouter de la musique, j’écoutais un peu de tout. Je n’avais pas de grand frère ou de grande sœur ou des parents qui me guidaient sur ce qu’il fallait que j’écoute. Je partais sur internet dans les billboard chart, je partais au top album et je téléchargeais les cinq premiers. Bon maintenant je le fais beaucoup moins. Je regarde les charts dans le monde ou dans certains pays. Je vois la cover et le titre. Et je télécharge. Parfois j’écoute tout et c’est une bonne découverte et parfois après le troisième morceau j’aime pas et je supprime tout.
C’est ça l’image de l’éponge, elle prend tout et après quand tu la serres tu ressors toute l’eau superflue. J’ai été catalogué comme étant celui qui fait du néo raï. C’est un style que j’ai créé et qui est un mélange de tout ce que j’écoute.
Quelques fois quand je vais au studio j’ai envie de faire du reggaeton, puis j’ai plus trop envie et je dis viens : “On fait de la variété”. Dix minutes après : “Viens on va faire du rap”. Ou alors viens on fait une chanson guitare voix.
Je pense, humblement, que je peux un peu tout faire et que je n’ai pas envie de m’ennuyer. Alors, j’ai tout le temps envie de proposer quelque chose de différent. Si les gens aiment tant mieux, s’ils n’aiment pas tant pis au moins ils se seront pas ennuyés, car j’aurai proposé quelque chose de différent.
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Présentes nous plusieurs sons de ton dernier EP pour plusieurs mood particuliers où c’est le moment parfait pour l’écouter.
Un morceau pour être en voiture et rentrer au Maroc, l’été. Avec les valises sur le toit. Il faut l’écouter que quand t’es en Espagne, quand il fait bien chaud et tu sais que le Maroc c’est pour bientôt. : Chérie bye bye.
Un morceau pour être au bord de la plage, la pleine lune, il fait un peu froid et t’es posé avec une couette autour de toi c’est. T’es pas obligé de pleurer dessus, mais si tu veux c’est parfait pour ça : Toxique.
Un morceau quand tu termines ta session d’examens et que t’as réussi et que t’as envie de fêter : Comme la lune.
Un morceau juste avant la pub qui précède le match du Maroc en Coupe du monde : Leila.
Quelles sont tes nexts steps ?
Pour le moment je m’amuse. Je fais tout et n’importe quoi. Je dois faire la promotion de cet EP. Croisons les doigts pour que le Corona parte. Je n’aimerai pas sortir un album en pleine pandémie. Je ne peux pas en dire plus.
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