Il y a quelques heures, WLB a rencontré Hindi Zahra pour vous. Authentique, inspirée et passionnée, elle rayonne. Dans le cadre du célèbre Jazzablanca Festival, cette artiste internationale s’est confiée à nous en conférence de presse cette après-midi. Plusieurs questions autour de son monde musical et de son album Homeland ont été posées. Aux carrefours d’une multitude de cultures, de courants musicaux, elle est inspirée par les musiques du monde.
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Allant des vibes indiennes aux rythmes du sud de l’Afrique, son univers est un melting-pot qu’elle définit comme une « grand marmite ». Elle nous avoue qu’elle se sent purement marocaine, même si elle est souvent présentée par les médias comme franco-marocaine. Hindi Zahra est adepte de la Bissara, et c’est une artiste authentique et sans paillettes. Elle nous a raconté l’histoire de la pochette de son disque « Homeland »:
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« La facilité, c’est de faire un portrait très proche et très photoshopé, mais ce qui était intéressant, c’était une vision réaliste et la beauté dans tout, le chaos comme l’esthétique. Ma journée type à Marrakech est d’aller manger lbissara avec les ferronniers du quartier, et comme je me lève très tôt pour écrire, les seules personnes debout à cette heure-ci c’est les ferronniers. Et s’ils ne m’avaient pas vu souvent, il ne m’aurait pas laissé prendre cette photo dans leur lieu de travail ».
Elle nous raconte ensuite sa relation fusionnelle avec sa mère patrie, son pays où elle se sent le mieux, le Maroc. Elle illustre l’inspiration qu’elle y puise profondément à travers ses influences berbères et gnawa. Mais Hindi Zahra peut être considérée comme une citoyenne du monde qui puise son énergie et son inspiration partout. Ceci est caractérisé aussi par la construction musicale de sa dernière vague de chansons. Elle nous explique que la plupart du temps, la tradition universelle de la musique est de commencer par le chant et les rythmiques, et ensuite introduire les percussions en dernier. Elle a décidé pour ses chansons de faire l’inverse, de commencer par les percussions, ce qui « était un challenge, mais les percussions m’ont inspirée pour les mélodies ».
Hindi Zahra n’est pas seulement chanteuse et musicienne, mais aussi peintre, et c’est ce qu’elle appelle sa « propre forme de méditation ». Quand elle se retrouve seule pour se recentrer sur elle-même dans son riad à Marrakech avec ses deux chats Titou et Boogie, elle peint. Hindi Zahra est très spirituelle et de son point de vue, « la musique est une action spirituelle », elle nous parle des énergies, des vibrations et de comment la musique est une expression de celles-ci.
Un des moments forts de la conférence de presse a été quand un journaliste a demandé si elle ne ressentait pas le concert qu’elle avait fait en Israël comme une trahison. Hindi Zahra a passé presque dix minutes – sachant que la conférence devait prendre fin plus tôt – à expliquer qu’elle ne se sent absolument pas mal, et qu’elle ne chante pas pour les gouvernements mais pour les peuples. Elle n’en à rien à faire de l’ethnie, du sexe ou de la religion de son audience, elle explique avec poigne qu’elle va où sa musique la mène, point à la ligne.
Hindi Zahra nous a rafraîchi par son naturel et sa soif d’apprentissage permanent. Sa dernière anecdote, toujours en rapport avec son concert à Israël, en donne le ton: elle se baladait dans les rues de Brooklyn quelques temps avant le concert, et elle cherchait un musée qu’elle n’arrivait pas à trouver. Elle a vu un homme d’un certain âge – appelé Bob – avec un instrument sur le dos, et décide d’entamer une conversation. Ils marchent et discutent longuement, et s’assoient sur un banc en face d’une église. Tous les petits signes qu’elle recevait lui disait « il m’a été envoyé, c’est pas possible ». Pour cette raison, elle lui demande son avis sur ce concert en Israël qu’elle voulait faire, mais qui lui posait problème étant donné les menaces de mort qu’elle avait reçu suite à la nouvelle. La réponse de Bob a été très simple: « je vais te dire une seule chose, je viens du sud des Etats-Unis – où la ségrégation a duré très longtemps – je ne me suis jamais posé la question de si je joue pour des blancs ou pour des noirs ». Elle explique qu’elle a réalisé plus tard qu’il avait joué avec beaucoup de grands noms de la musiques dont Aretha Franklin. Sa rencontre avec Bob a été déterminante dans sa prise de décision, et Hindi Zahra dis « je crois, et je n’arrêterai jamais de croire ».
Cette merveilleuse rencontre avec Hindi Zahra s’est terminée par notre célèbre 50/50, un moment drôle dans lequel vous découvrirez si elle est plus Mlaoui ou 7ercha!
A ce soir pour son concert, WLB a hâte de vous faire vivre le concert comme si vous y étiez!
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