“Ceci est un article d’opinion. Il n’engage que la responsabilité de son auteur et ne reflète pas l’orientation ou le point de vue du support.”
Mesdames et Messieurs bonjour, le commandant de bord Mr. Saad Eddine El Othmani vous souhaite la bienvenue à bord de l’avion MA2017 en direction du mur. Nous survolons en cet instant présent le gouvernement connu également sous le nom de « grosse blague ». Ce vol est sponsorisé par la décompensation et la dette publique. Merci de garder vos ceintures attachées et de vider vos poches afin que nous puissions récolter tous vos deniers !
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Si tu as saisi le sens du paragraphe ci-dessus je te félicite. Pour les autres, le but de ce petit paragraphe était d’introduire le fameux sujet de la décompensation et de son impact sur le peuple marocain.
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Si tu es né(e) avant 1981, tu as connu la révolte du peuple marocain au lendemain de la hausse extrême des prix des produits de première nécessité. Tu sais donc que cette « révolte » a généré une répression terrible de la part de la police anti-émeute et que plusieurs centaines de Marocains ont perdu leur vie.
Tu te dis que tout être humain qui raisonne un tant soit peu ne saurait proposer une réforme qui conduirait les prix des produits de base à hausser créant ainsi une émeute et des dommages irréversibles. Pourtant en 2012, Mr. Benkirane, alors chef du gouvernement, avait lancé la réforme de la compensation. En tête des produits comme les carburants, le butane, la farine, le sucre, etc.
Alors je vous vois venir, la décompensation était le moyen le plus rapide de mettre un frein à l’hémorragie budgétaire dont le Maroc souffrait. Et effectivement, le royaume a réussi à réduire sa dette grâce au réajustement des prix à la pompe.
Cependant, ce dont on parle moins, c’est les promesses faites par rapport aux prix des carburants qui seront alignés avec ceux à l’international. Aujourd’hui, toute personne qui possède une voiture, une moto ou un engin utilisant les carburants peut clairement dire que cette promesse n’a pas du tout été tenue, puisqu’on assiste depuis 2012 à un prix à la pompe qui ne varie que légèrement alors que le prix du baril du pétrole lui, n’arrête pas de baisser.
Revenons à Mr. El Othmani, ce dernier, en tant que bon capitaine, a réuni ses matelots du PJD pour les rassurer quant à la pérennité du projet de la réforme de la compensation. Ce qui veut dire qu’il n’est qu’une question de temps avant que « l9er3a dyal lgaz » coûte 100 dhs dans les régions les plus éloignées du royaume et que les prix de produits comme la farine et le sucre ne s’envolent avec nos rêves de prospérité.
Mais pourquoi la décompensation n’est pas la meilleure des solutions ? Eh bien sache q’une personne qui gagne environ 3000 dhs par an, soit 250 dirhams par mois et qui galère déjà à vivre (si on peut appeler ça vivre) et à acquérir ces produits, ne pourra plus du tout se permettre d’acheter ces produits de base. Vous me direz que l’Etat a prévu pour les plus pauvres une redistribution d’une partie des économies faites par la décompensation. Mais lorsqu’on vous rajoute 70 dhs alors que la hausse totale des produits de base dépasse 100 dirhams, comment allez-vous vous débrouiller pour trouver les 30 dirhams manquants ?
Les voler ? Malheureusement oui.
Certains diront que le raccourci entre la décompensation et la hausse de l’insécurité est trop vite fait, qu’il n’y a pas de pauvreté au Maroc et que de toutes les façons tout cela ne les concerne pas ! À ceux là, j’aimerais dire rendez-vous dans quelques années…
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