Interview : Docteur Oubeidallah, quand la médecine et l’humour ne font qu’un

Par le 20 juillet 2022 à 17:48

Vous le connaissiez comme un des membres du duo iconique de Les Inqualifiables, ou bien comme médecin. Mais Oubeid Hlal, alias Docteur Oubeidallah ne s’est pas arrêté là, il a opéré un switch dans sa carrière et a décidé de jongler entre deux casquettes complètement opposées : L’humour et la médecine. Et ça lui réussit bien puisqu’il est suivi par plus d’un million d’abonnés sur Instagram. Interview exclusif avec ce médecin qui n’en finit pas de nous faire rire.

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Docteur Oubeidallah, vous êtes cardiologue et en même temps humoriste, n’est-ce pas difficile à gérer ?

Je me suis posé comme objectif de pouvoir gérer une double carrière. Lorsqu’on pose l’objectif et qu’on a envie de le réaliser, le mot-clé c’est être amoureux de ce qu’on fait. J’adore ce que je fais et ça me donne de la force tous les jours à continuer.
Mais il ne faut pas oublier qu’il y a beaucoup de travail derrière, des concessions pour pouvoir assurer les deux casquettes.

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Au début, j’étais étudiant en médecine, médecin en formation et humoriste avec Les Inqualifiables. Lorsque le Covid est arrivé, j’ai eu la possibilité d’utiliser l’humour dans ma médecine. J’ai trouvé mon équilibre.

Maintenant, j’ai trouvé mon rythme de croisière. Mon propre challenge est surtout d’être accepté en tant que tel avec ma double casquette. Au Maroc, je pense que je l’ai installé, mais c’est un travail de longue haleine. On me disait : “C’est un fou, c’est un médecin et il monte sur scène”, ou bien “C’est un fou, un médecin qui fait rire la galerie”. Et petit à petit, les internautes ont pu me voir dans des vidéos avec des sujets de médecine et où je les fais rire. Les gens te font confiance. Et mon challenge aussi c’est de pouvoir intégrer et donner au public cette discipline de transmettre le message à travers l’humour.

Maintenant, en tant qu’artiste et médecin je cherche à produire du contenu qui va créer une valeur ajoutée pour le public. J’ai envie d’éduquer. j’ai envie de parler de ce mariage entre la médecin et l’humour.


Vous parlez de mariage entre la médecine et l’humour : Quand as-tu eu le déclic ?

Dans ma vie, j’ai toujours eu des plans, des rêves, des objectifs. Mais grâce à Dieu, les choses s’alignent pour moi. Je voulais lancer ce concept depuis très longtemps. Quand le Covid est arrivé, j’étais en France. J’ai enregistré une vidéo où je parlais du Covid et où je dénonçais toutes les personnes qui disaient que ça n’existait pas. Je l’ai fait à ma manière très spontanément. Le public était mort de rire.

Mais le vrai début était quand je suis parti en France, en novembre 2019, lorsque j’étais impliqué en tant que médecin en formation dans la prise en charge des patients. Sur le chemin du retour, de l’hôpital vers chez moi, je faisais des stories pour raconter mes anecdotes avec mes patients. Je remarquais que les gens adoraient ça. Je commence à prendre confiance petit à petit.

Puis après j’ai fais la fameuse vidéo sur le Covid. J’ai fait un buzz national, et c’était une réponse divine. Du jour au lendemain, je me retrouve de 8k à 100k sur Instagram.
Je me suis dit, l’intérêt c’est pas de faire du buzz. Automatiquement j’ai switché vers l’information médicale qualitative. J’ai commencé à parler du tabac, du cannabis, des facteurs de risque cardiovasculaires, en l’occurrence le cholestérol, l’hypertension artérielle, le diabète, la sédentarité et l’obésité etc.

Je cherche le manque dans ma société, j’utilise ce fort moyen de communication qui est l’humour. Chose que je n’ai pas cherché, qui est en moi.

C’est une sorte de reconnaissance, après des années de travail acharné.

Je me rappellerai toujours de la première fois où je suis rentré dans mon service d’accueil pour ma formation en tant que cardiologue. Mes collègues me disent : “C’est toi le nouveau, c’est toi l’humoriste ?”. Je leur ai répondu : “C’est moi le résident en cardiologie qui est passionné par l’humour”.

J’ai mon petit caractère, je ne me laisse pas faire. Mais maintenant, je ressens le respect, englobé dans de l’amour de la part du public que je rencontre dans la rue.

Par rapport aux Inqualifiables, tu suspends cette carrière ?

Non. C’est jamais fini. Ça continue. J’utilise l’énergie que je donnais pour les inqualifiables, mais à un certain moment, j’en pouvais plus. Puis, le Covid est arrivé quand on était en tournée asiatique. Du coup, toutes les activités étaient suspendues pendant deux ans. Et moi, j’étais en France. Les frontières étaient fermées. J’avais de l’énergie à revendre. Donc je l’ai allouée à Docteur Oubeidallah, durant toute la période où tout était fermé et on ne pouvait plus faire de spectacle.

Dernièrement, j’étais en tournée pendant le ramadan. On a fait salle pleine, partout. Sauf qu’on est revenus beaucoup plus forts. On continue Les Inqualifiables, mais à notre rythme, avec une stratégie plus pointue.

Beaucoup de créateurs de contenus s’expriment sur les réseaux, mais rares sont ceux qui utilisent l’humour. J’ai envie de marquer, et d’y mettre beaucoup de science. Je suis en train de travailler tout ça pour en faire une discipline beaucoup plus formelle et utilisable dans le milieu médical.

C’est peut-être une nouvelle manière de travailler. Une sorte de médecine 2.0 …

Médecine 2.0, je ne sais combien de points. Le digital joue un rôle important, parce que je veux toucher les jeunes. Mais j’ai envie de l’appliquer à l’hôpital, de faire le suivi des patients avec de l’humour.

Je sais que je suis l’un des premiers à avoir bouleversé l’image du médecin. J’ai commencé en 2013. Depuis, beaucoup de jeunes médecins se sont lancés sur les réseaux sociaux, certains font des vidéos, d’autres du vlogging. Et ça fait plaisir.

Quelles sont les next steps ?

Mon projet est clair. J’ai des objectifs réalisables, que ce soit sur le plan perso et pro. Je continue mes formations. Je m’inscris à trois diplômes universitaires cette année en France et un à Lausanne et je continue ma formation en tant que cardiologue.
Sur le plan humoristique, je continue ma tournée. Je suis dans la phase d’écriture d’un concept télé. Et bien-sûr, pour docteur Oubeid, partir sur la création de nouveaux contenus adaptés au public marocain, avec une meilleure qualité.

Sur le côté personnel, j’ai envie de voyager et de rencontrer des Marocains partout dans le monde. J’ai un concept intitulé “9hiwa fel 3alam” pour aller à la rencontre des Marocains du monde.

Humaniste, je cherche avant tout à raconter des histoires qui peuvent vous inspirer. Journaliste dans l'âme depuis mon plus jeune âge.

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