Ceci est un article d’opinion. Il n’engage que la responsabilité de son auteur et ne reflète pas l’orientation ou le point de vue du site.
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Un Lundi sur quatre, 2M propose en deuxième partie de soirée l’émission « Mais Encore ». Le but de l’émission étant de convier sur le plateau un invité qui se distingue dans son domaine et faire ample connaissance avec celui-ci en une heure. Le générique de l’émission est sobre, le plateau minimaliste et Mr. Barrada fait office d’hôte/interviewer dans le plus grand respect des règles de la profession, mais encore ?
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À première vue, quand on se contente du teaser, ça ne semble être qu’une énième interview sous des allures d’investigation, comme le suggère la musique un tantinet polar et les spotlight sur le titre. En visionnant un épisode au hasard sur Youtube ou sur votre téléviseur, l’impression d’assister à un interrogatoire se confirme. Prenons au hasard l’épisode d’Octobre 2014, dont l’invité n’est autre que Jack Lang. Hormis les (nombreux) miroirs, deux fauteuils rouges et une table basse avec un verre d’eau sont tout ce qu’il y a sur le plateau. Le nom de l’hôte et de l’invité s’affichent en police manuscrite, renforçant et le côté minimaliste et cette impression d’interrogatoire.
Le modus operandi est quasiment le même : Mr. Barrada présente brièvement Jack Lang ainsi que son parcours, puis pose des questions sur l’Institut du Monde Arabe et l’exposition sur le Maroc Contemporain. Le contexte particulier de la dite exposition est bien sûr relevé, entre tensions politiques franco-marocaines et émergence de l’Etat Islamique. Mr. Barrada fait aussi allusion à la relation entre la gauche française et le Maroc, ainsi que le potentiel culturel du pays. Le cheminement des questions semble correct quoique légèrement abrupte, quoiqu’il soit difficile de donner réponse à toutes ces questions ou d’éviter certaines digressions.
Pendant un peu plus de vingt cinq minutes, Jack Lang expose donc les préparations, le financement et les détails de la dite exposition. Il répond ensuite prudemment aux questions suivantes, sans pour autant faire usage de langue de bois. Il faut comprendre que le contexte un peu tendu à cette époque peut nécessiter ce genre d’approche rassurante et l’invité lui-même, est loin d’être du genre belliqueux. Il a fallu autant de temps pour faire une rétrospective sur l’homme, où l’on évoque sa vie familiale et estudiantine, mais aussi ses précédentes fonctions et sa relation avec François Mitterrand. Les photos monochromes et anecdotes en tout genre rendent cette partie moins sérieuse et plus plaisante.
L’auto-portrait chinois et la question de l’invité viennent clôturer l’émission, dans un contexte tout aussi léger. En un peu plus d’une cinquantaine de minutes, on se fait donc une idée assez concrète de qui peut bien être Jack Lang, pari à peu près réussi en somme. On peut regretter le format toujours inchangé de l’émission et le fait que, à certains moments, on peut perdre le fil de la discussion, à coup de jargon ou de langue soutenue. Il y a également des problèmes de focus ou de zoom au début et au milieu de l’émission, mais ça ne gâche pas le travail de préparation fourni par l’interviewer.
En somme, l’émission remplit les critères du late night show intimiste et sans langue de bois. Le déroulement reste classique bien que certains invités, méconnus pour certains, méritent parfois le détour.
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