Le 1er septembre commence en beauté pour le Tahiti Beach Club. Il fait beau, il fait chaud, et comme tout le monde M. et Mme Ajouhi jeune couple de deux enfants décident d’aller profiter du beau temps et de passer une bonne journée en famille sous le soleil. Jusque là, tout va bien, mais une fois arrivé à destination, le jeune couple ne manquera pas d’être choqué en apprenant que l’accès au club leur a été interdit, en raison du voile porté par la jeune femme.
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Le personnel de sécurité manque d’arguments, et ne cesse de se répéter : « J’ai été reçu par la gérante de l’établissement dans son bureau. Cette dernière m’a affirmé que le voile est formellement interdit au club et que c’est le règlement depuis longtemps », raconte M. Ajouhi avant d’ajouter, « Quand j’ai demandé pourquoi cette fixation sur le voile, on m’a répondu : c’est comme ça !».
Plus choquant encore, le vigile ne manqua pas de demander à la jeune femme d’enlever son voile pour faciliter son accès au sein du club : « Quand mon mari est descendu parler avec les responsables, le vigile m’a dit que je pouvais facilement entrer, à condition d’enlever le voile. J’ai dit non ! »
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Le jeune couple, ne se doutait pas un seul instant que le voile allait leur poser problème. Selon eux, il ne suffisait que de payer les 400 dirhams par personne, nécessaires pour profiter pleinement de leur journée au Tahiti Beach Club. Laisser tomber, ils n’allaient pas le faire. Le jeune couple est décidé à obtenir gain de cause, face à une telle discrimination dans leur propre pays.
La plainte pour « Discrimination » est ainsi déposée car pour ce père de famille, ce n’est pas de religion qu’il est question, mais plutôt de respect de droit constitutionnel : « Comment est-ce possible que ça puisse m’arriver dans mon pays; celui de mes ancêtres ?» s’insurge-t-il en poursuivant, « Je voyage beaucoup avec ma petite famille. Hélas, de tous les pays qu’on a visités, mon pays est le seul où on nous a traité de la sorte… C’est triste !».
Le personnel du club tente de garder son sang froid afin de ne pas en faire un scandale et la gérante se contente d’affirmer qu’il s’agit du nouveau règlement appliqué depuis quelques années déjà : « Il s’agit d’un cas tout à fait normal pour nous car nous avons l’habitude de ce genre de situation », explique-t-elle. « nous ne faisons qu’appliquer un règlement qui date de longtemps. Toutefois, il ne s’agit nullement d’une affaire de voile » ajoute t-elle.
Mais tout ceci est juste un cas parmi tant d’autres. Il s’agit bel est bien d’une discrimination et un magistrat n’hésite pas à l’affirmer souhaitant quand même garder l’anonymat : « Le texte est clair. la discrimination telle que définie dans l’article 431-1 du code pénal est punie de l’emprisonnement d’un mois à deux ans et d’une amende de mille deux cent à cinquante mille dirhams, lorsqu’elle consiste: à refuser la fourniture d’un bien ou d’un service, à entraver l’exercice normal d’une activité économique quelconque, à refuser d’embaucher, à sanctionner ou à licencier une personne, à subordonner la fourniture d’un bien ou d’un service ou l’offre d’un emploi à une condition fondée sur l’un des éléments visés à l’article 431-1 »
Le port du voile au Maroc représente désormais un problème à part entière au sein de la société, et parce que ce jeune couple a décidé de ne pas se taire, les citoyens marocains savent désormais à quoi s’en tenir. Tout ce que nous espérons, c’est que la famille obtienne tout d’abord de vraies explications avant d’obtenir gain de cause, et que la jeune femme s’en remette, car il n’y a rien de pire que de se voir rejetée par la société en raison de notre propre choix.
Source : Le soir echos
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