Tout a commencé en avril 2019 alors que le jeune homme était âgé de seulement 22 ans. Mehdi Madani avait commencé à sentir des douleurs au bas du dos. Pensant que ce n’était rien de grave, il a préféré ne pas envisager le pire et rester positif. Très vite, les douleurs ont sérieusement commencé à prendre le dessus et le jeune sportif marocain a commencé à se poser des questions.
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« J’ai tout de suite jeté un coup d’œil sur internet pour essayer de voir les différents symptômes, le premier article parlait du cancer testiculaire et même si j’essayais d’éviter ce genre d’article, je ne tombais que sur ça…» nous a-t-il confié.
En réalité, Mehdi savait qu’il avait tous les symptômes qu’il avait lu sur le net. Quelques jours sont passés, et il avait finalement pris son courage à deux mains pour aller consulter un médecin. Afin d’étudier son cas plus en profondeur, le membre du staff médical lui a par la suite demandé de faire des analyses.
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Des analyses que Mehdi ne fera malheureusement jamais, puisque pour lui, ce serait s’avouer qu’il est bel est bien porteur du cancer des testicules. Il avait besoin de croire que ce n’était rien de grave, et il a donc continué à poursuivre ses rêves de bodybuilding comme si de rien n’était.
Ayant le rêve de devenir un jour bodybuilder professionnel, le jeune sportif était de plus en plus motivé, surtout lorsque son coach venait de lui annoncer qu’une compétition de culturisme allait voir lieu en juillet 2020.
« Ma joie s’éteignait à chaque fois que je pensais à ce que j’avais, au fond, même si le médecin n’avait rien dit, je savais que j’avais un cancer du testicule. J’étais devenu nerveux et déprimé, je me sentais mal. » nous a-t-il avoué.
Les mois sont passés et Mehdi a finalement pris conscience de sa situation: « c’est à ce moment-là que je me suis réellement posé des questions, je reste avec ce que j’ai jusqu’à ce que ça me tue, ou je vais chez le médecin pour en finir avec tout ça ? »
Le 11 décembre, il décide d’affronter son destin et le jour suivant, le 12 décembre, Mehdi attendait le verdict au cabinet. Des heures d’attentes plus tard, la nouvelle est tombée et les soupçons de Mehdi étaient devenus réalité. « Je me trimbalais une grosse tumeur testiculaire durant 9 mois !! » criait-il intérieurement.
Arrivé à la maison, le jeune sportif a tout avoué à sa femme, l’opération était prévue quelques jours plus tard, le 16 décembre. Pendant son attente avant d’être transféré au bloc opératoire, Mehdi avait vécu un moment particulier, en essayant de rester positif: « J’avais l impression de voir les anges de la mort arriver, et intérieurement ça me faisait rire donc j’essayais d’abaisser la tension en faisant rire le brancardier ou en discutant avec les employés. »
Dès son entrée au bloc, Mehdi se montre courageux et se jette dans le lit, enthousiaste et confiant que tout allait bien se passer. « Mon vieux Mehdi tu as le sourire alors qu’on s’apprête à te charcuter vue la taille de la tumeur, tu vas sentir passer la lame ! » se disait-il.
Malgré sa force mentale respectable, la réalité n’a pas tardé à reprendre le dessus et la situation a vite tourné au cauchemar: Mehdi allait resté éveillé durant toute l’opération, puisqu’il allait seulement bénéficier d’une anesthésie locale, et non générale. Le médecin l’avait rassuré en lui expliquant qu’il n’allait sentir que des vibrations.
Quelques minutes plus tard, Mehdi sent sa chair se faire couper dès la première coupure. « J’ai poussé un énorme cri, le médecin a réessayé à deux reprises, mais la douleur était insupportable.» Pour atténuer sa douleur, l’équipe médicale s’est vu forcée de procéder à une anesthésie générale d’urgence.
À son réveil, Mehdi était très fatigué mais il était fier d’avoir transcendé sa peur. Heureux de retrouver son épouse et sa famille, son aventure était loin d’être terminée…
Environ une semaine plus tard, le jeune sportif se rend aux toilettes après son dîner, à sa grande surprise, il découvre que son incision s’était ré-ouverte. Le sang a de sitôt débordé et sa femme s’est empressée de le conduire à l’hôpital. Par chance, le chirurgien était toujours présent, et c’est une nouvelle opération que Mehdi allait être obligé de vivre, cette fois sans anesthésie. Une opération délicate qui devait lui retirer sa tumeur complètement.
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Un mois plus tard, son oncologue lui annonce qu’il doit passer par une chimiothérapie. Ce sont 28 séances que le jeune athlète devra suivre, et les effets secondaires n’ont pas tardé à apparaître: chute de cheveux, migraine, fatigue…
Cependant, malgré la difficulté du traitement, Mehdi avait quand même le droit de s’entraîner en salle de sport, et grâce à sa détermination et à sa véritable passion pour ce sport, il a tout fait pour garder sa condition physique, malgré les contraintes.
« J’étais complètement à plat, mais j’ai continué à me battre. Je tardais énormément pendant mes entraînements parce que j’avais des douleurs au ventre comme si celui-ci était plein toute la journée, je me forçais à manger pour garder ce qui pouvait être gardé, j’ai donné toute mon énergie toute ma force en vivant comme si j’étais déjà guéri, après mes 4 séances, physiquement j était vivant mais psychologiquement j’étais mort. » nous a-t-il confié.
Aujourd’hui, le cancer est un maître qui a quitté son corps. Mehdi a réussi son combat contre la maladie, et il a tranquillement repris ses entraînements à la maison, en attendant la réouverture des salles de sports à Casablanca. Il nous a montré que peu importe les obstacles de la vie, il ne faut jamais abandonner et toujours avoir le courage de les affronter.
Comme une barre olympique à la salle de musculation, Mehdi a soulevé le cancer avec toute sa force, et il en est ressorti plus fort que jamais !
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« Aujourd’hui, je sais à quel point nous pouvons être forts. Quand je me rappelle de ce que j’ai vécu, je me dis que finalement, c’était une bonne expérience, je suis quelqu’un de nouveau et j’ai appris beaucoup de choses.»
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