C’est l’histoire qui a enflammé la toile… Trois danseurs marocains de hip hop, Hamza, Omar et Ahmed, ont été retenus par les autorités hollandaises dès leur arrivée à l’aéroport de Eindhoven, Pays-Bays, alors qu’ils avaient tous leurs papiers en règle, pour des raisons qui restent toujours inconnues…
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A travers une publication Facebook massivement relayée sur la toile, Maria Daïf, directrice générale de l’Uzine, un espace culturel à Casablanca, rapporte les faits qui se sont déroulés à partir du jeudi 10 janvier et qui ont marqué l’esprit des jeunes marocains Hamza, Omar et Ahmed, âgés respectivement de 20 ans, et 21 ans et faisant partie du collectif The Lions Crew dont le New York Times a fait l’éloge en mai 2018.
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Munis de leurs papiers en règle, notamment des passeports et des visas Schengen fraîchement délivrés, les trois marocains, qui ont déjà visité l’Europe à plusieurs reprises, mis à part Ahmed, se sont envolés vers les Pays-Pays pour participer à une Battle internationale de Hip Hop qui devait se tenir le 12 janvier.
Toutefois, leur aventure se déroule autrement…
Dès leur arrivée au contrôle des passeports de l’aéroport de Eindhoven, Pays-Bas, les trois jeunes hommes ont été interrogés sur les raisons du voyage, ainsi que sur leur lieu de résidence pendant leur séjour.
« Leurs billets d’avion retour étaient payés et prévus pour le 17 et 22 janvier. À Eindhoven, leurs amis danseurs néerlandais qui allaient les héberger les attendaient. À eux trois, ils avaient en poche à peu près 300 euros. » pouvait-on lire sur la publication.
Des informations qui semblaient être insuffisantes pour les autorités hollandaises qui ont décidé de les retenir pour un autre interrogatoire ainsi que pour les fouiller et les transférer au poste de la police, pour ensuite, les terroriser à travers plusieurs questions et les faire signer des papiers en néerlandais.
«Nous avions peur. En signant, nous pensions que nous allions être relâchés». «I am not a criminal, I am an artist» a beau répéter Hamza.
Le calvaire ne s’arrête pas là…
Maria qui rapporte l’histoire sur son post Facebook indique que « les agents avaient signifié aux trois danseurs qu’ils n’étaient pas admis sur le territoire néerlandais pour «manque de moyens de subsistance» et manque de preuves des raisons de leur voyage. »
Avant qu’ils ne soient renvoyés au Maroc, les trois danseurs ont été transférés dans un centre de détention pour clandestins à Rotterdam, à 2h de route de la ville où leur avion avait atterri.
Un autre cauchemar commence alors pour Hamza et Omar qui étaient détenus dans ce centre du 10 au 15 janvier, et Ahmed jusqu’au 17, sans avoir aucune information sur les raisons de leur détention ni sur sa durée… Ahmed et Hamza ont été enfermés dans une cellule pendant que Omar était dans une autre…
«J’avais peur, je ne voulais pas rester seul. Je les ai suppliés de me laisser avec mes amis, quitte à dormir par terre». déclare Omar.
Les trois marocains ont pu contacté leur famille et prévenir l’Uzine, le centre culturel casablancais où ils répètent et créent, avant de rencontrer un avocat commis d’office qui leur a répété les mêmes questions que celles de l’interrogatoire avec les autorités, pour ensuite ne plus le revoir…
Daïf ajoute que, par la suite, ils ont reçu la visite d’un haut représentant de l’Etat marocain aux Pays-Bas, sensibilisé à l’affaire des trois danseurs par l’Uzine, mais qui ne pouvait rien faire pour les libérer sur le champ. Il leur a également annoncé qu’ils allaient être renvoyés au Maroc mais le calvaire était loin de s’arrêter…
Des agents ont, encore une fois, embarqué Hamza et Omar dans un véhicule de police, avant de les enfermer dans un box, pour les renvoyer vers Marrakech, le 15 janvier sans leurs passeports et les livrer aux autorités marocaines, comme des « dangereux criminels ». Hamza les a rejoint le 17 janvier, en subissant le même traitement…
A ce jour, les trois jeunes marocains ignorent toujours la raison de leur détention…
«Ce qui nous est arrivé est une injustice. Nous réclamons des explications et des excuses de la part de l’Etat Néerlandais. Nous demandons à être remboursés sur les frais que nous avons engagés pour ce voyage. Nous voulons avoir la certitude que ce qui nous est arrivé n’arrivera pas à d’autres artistes et que notre droit de voyager en Europe et de participer à des Battles nous est toujours garanti, malgré ce qui est arrivé.» pouvait-on lire sur la publication.
Une histoire incompréhensible qui n’a pas manqué de provoquer la colère des internautes qui demandent que justice soit faite…
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