Photos : Il était une fois la station Sidi Harazem, un patrimoine moderne marocain en danger

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La station thermale de Sidi Harazem était très prisée lors des années 80/ début des années 90. C’était LA destination prisée des Marocains. Ce lieu est chargé d’histoire et pourtant abandonné depuis de nombreuses années. L’architecte Aziza Chaouni a pris le projet à bras le corps pour le défendre et essayer de le sauver.

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Cette oasis station brutaliste a été conçue entre 1959 et 1975 par le grand architecte Jean-François Zevaco et représente l’un des fleurons du Maroc post-indépendance. Elle s’étend sur plus de 14,5 hectares, entre oasis luxuriante et collines arides. Où que vous regardiez, vous êtes entourés d’architecture en béton brut époustouflant, et vous sentez que ce lieu est chargé de moments intenses.

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Lors de ce week-end du 18 au 20 juin, la résidence d’artistes de Sidi Harazem a été inaugurée. Le but : Sensibiliser au fort potentiel du patrimoine architectural moderne du site afin d’en assurer sa protection. La résidence aura aussi pour but d’activer le site et sa région à travers des manifestations et des projets culturels s’inscrivant dans le long terme et qui impliquent la population locale


Welovebuzz a rencontré Aziza Chaouni, lors d’un voyage de presse. Celle-ci nous a raconté l’histoire riche de ce lieu et ce qui l’a menée à prendre ce projet à coeur. Déjà, l’architecte connait les lieux depuis son plus jeune âge où elle venait avec sa grand-mère.

Premier projet d’infrastructure publique par le Maroc indépendant

“Sidi Harazem est une source thermale qui date de l’époque des romains. Puis, elle est devenue très prisée, puisqu’il s’y trouve un saint soufi et un mausolée”, commence la native de Fès. Et d’ajouter : “Après l’indépendance du Maroc, il y a eu une volonté d’investir dans le tourisme. Sidi Harazem était le premier grand projet d’infrastructure publique par le Maroc indépendant pour des Marocains . La station a été commanditée en 1959 à Jean-François Zevaco par la CDG, qui possède encore une très grande partie des lieux.”

Le site fonctionnait jusqu’aux années 90, où le tourisme balnéaire est devenu la forme de tourisme dominant. C’était un endroit de vacances où les Marocains adoraient se rendre.

“Le projet avait deux phases, avec un spa qui devait être construit, mais qui ne l’a jamais été. Une source thermale sans spa, ça n’a pas fonctionné. Petit à petit, le site a été délaissé, fermé, même l’hôtel”, explique Aziza Chaouni.

L’importance de ce site

Ce complexe représente l’identité du Maroc indépendant, partout il y a des touches qui le rappelle. En plus, le concept de l’eau qui coule partout en font un lieu unique en son genre.

À l’époque l’eau arrivait de la place publique et descendait avec la gravité et traversait la station thermale. Mais, dorénavant, les pompes ne fonctionnent plus. Même l’hôtel a été pensé autour de ce concept de l’eau. Il se trouve sur pilotis pour que l’eau puisse circuler. En plus, Zevaco n’avait pas lésiné sur les moyens et avait placé ici et là pleins d’innovations, dont l’exemple de l’escalier suspendu. “Une véritable prouesse architecturale”, souligne Aziza Chaouni.


Grâce au fonds Getty Keeping It Modem reçu en 2017, une étude de réhabilitation de la station thermale a pu être menée par Aziza Chaouni et son équipe en collaboration avec les propriétaires des lieux, la CDG et la Municipalité de Fès.

Une réhabilitation en pause

Quatre années de longs efforts où il fallait sensibiliser les décideurs, la population locale et partir à la recherche de tous les dessins d’origine partout dans le monde et transformer le tout en plan de préservation viable. “Au moment où on allait commencer le premier bâtiment pour le réhabiliter, Covid est arrivé”, explique l’architecte.

En attente du début des travaux de réhabilitation, ce site d’exception est aujourd’hui quasi à l’abandon précise la même source. Il risque de ne jamais voir le jour si son patrimoine architectural n’est point valorisé.

Une résidence d’artistes pour mettre la lumière sur l’endroit

Aziza Chaouni rencontre entretemps Hamza Slaoui l’initiateur d' »Intervalles », qui occupe des sites abandonnés par des événements culturels ponctuels. Ce dernier déclare que c’est le momentum parfait pour y organiser une résidence d’artistes.

La résidence d’artistes a été faite pour sensibiliser, et démontrer que le site inspire beaucoup les jeunes artistes marocains. Mais avant tout comme un acte citoyen qui met en avant aussi bien un patrimoine délaissé et méconnu que des jeunes talents marocains, leur offrant la station thermale comme espace de réflexion, de création et d’action.

La résidence s’étalonnera sur trois temporalités à savoir des évènements ponctuels, la production d’objets de design fabriqués avec la population localement, et un parcours artistique regroupant les œuvres d’artistes jalonnées à travers la station thermale.

Humaniste, je cherche avant tout à raconter des histoires qui peuvent vous inspirer. Journaliste dans l'âme depuis mon plus jeune âge.

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