Invité de la Fédération de la haute couture et de la mode (FHCM) , Noureddine Amir, styliste et créateur marocain, a présenté à Paris un éblouissant défilé de mode dans le cadre de la semaine de la Haute Couture et ce, le 02 juillet 2018.
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Qui est Noureddine Amir ?
Né à Rabat et diplômé à Esmod, une école de design de mode française qui a eu une présence de courte durée au Maroc. Il a rencontré après la réalisatrice iranienne Shirin Neshat à Pittsburgh qui lui a accordé une nuit pour faire une robe rouge pour un film. Depuis, ils ont travaillé ensemble sur huit films à Marrakech, New York et Istanbul.
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Depuis 2001, Amir vit à Gueliz, un quartier du centre colonial de Marrakech. Les maisons et les bâtiments, peints de diverses teintes d’ocre, rappellent la présence française dans le pays dans la première moitié du XXe siècle. Une grande partie de Marrakech a perdu son authenticité au milieu d’un afflux de touristes et d’une foule de nouveaux immeubles. Mais Amir dit qu’il n’a pas l’intention de déménager. Il explique que Marrakech n’est pas une source d’inspiration, mais plutôt un endroit calme et sans stress où il peut travailler. Il s’est consacré principalement au Caftan marocain, où il s’est distingué en présentant une collection très remarquable nommée Haik.
L’habit devient art
Ces tenues, qui ressemblent à des sculptures contemporaines, mettent en valeur de longues coupes, des lignes épurées et des effets de matière.
Ses collections sont caractérisées par un grand sens du raffinement et du détail, il choisit aussi, et avec soin, ses tissus et ses matières, ne craint pas de jouer avec des textures allant jusqu’à créer son propre matériau : laine, raphia et soie sont soumis à un traitement particulier. Filés avec patience, pendant des jours, teints au henné, à la peau de grenade sèche ou à l’indigo, ils sont parfois traités à la pierre d’alun. Noureddine Amir s’inspire de la nature et renoue avec la terre africaine et sa flore.
Haute Couture AH 2018-2019
Il a très vite joui d’une grande attention auprès de la presse nationale et internationale, ainsi que des amateurs d’art. Reconnu comme étant l’un des créateurs marocains de mode les plus exigeants et les plus singuliers, ses créations à mi-chemin entre la mode et l’art contemporain sont aussi à l’aise sur des podiums que dans les parcours des musées. En effet, ses créations ont été exposées au musée de la Mode à Anvers, au musée des Beaux-Arts de Lille (2004), à l’Institut du monde arabe à Paris (2014-2015), aussi dans le cadre de l’exposition «Les Robes sculptures de Noureddine Amir» à la Fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent (2016) à Paris. Au printemps 2018, la Fondation Jardin Majorelle lui a également ouvert la salle d’exposition temporaire du musée Yves Saint Laurent à Marrakech avant qu’il ne se voit inviter par la Chambre syndicale de la haute couture française à participer aux défilés de la Fashion Week automne-hiver 2018-2019 à Paris.
Ce moment marquera sa carrière à tout jamais, lui, Marocain qui exerce depuis plusieurs années dans le domaine. Un honneur et un privilège, mais surtout un réel pari qu’il a su relever en devenant ainsi le premier Marocain et Africain à prendre part aux défilés de la plus haute instance de la mode mondiale.
Noureddine continue d’accumuler les matières, d’y toucher, mélangeant et expérimentant. Pour lui, la forme naît de la matière.
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