3âzzi, hartani, draoui, black, tant de surnoms qu’on entend dans la rue pour appeler ou se moquer d’un de nos semblables. Ça peut paraitre innocent et sans conséquences mais parfois inconsciemment nous nourrissons un sentiment de rejet vis à vis de cette personne. Ainsi, une simple parole peut se transformer en beaucoup plus et engendrer des conséquences plus grave. Le problème, c’est que ça devient presque culturel, et ces appellations pour plusieurs ne sont même plus synonyme de racisme alors que c’est le cas.
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Le racisme existe dans le monde entier et depuis toujours. Notre pays a sa propre histoire également et malgré les nombreux efforts et le changement de mentalité qui a opéré au fil des années, le racisme reste dans nos moeurs, latent ou manifeste, il existe et nous en sommes témoins tous les jours, au supermarché, au travail, dans la rue, dans les administrations publiques ou même dans certaines structures de soins.
Cette idéologie est malheureusement ancrée et le tragique événement qui soulève l’opinion publique aujourd’hui n’est là que pour nous rappeler cette évidence. George Floyd est devenu donc un symbole d’injustice, de violence et de racisme manifeste. Si aujourd’hui, nombreux s’indignent sur les réseaux sociaux et pleurent la mort de cet homme, ils passent à côté du sens même de cette mort. Aujourd’hui, au lieu de se limiter à dénoncer, agissons!
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Posons-nous ces questions : Avions-nous déjà eu un propos raciste ? Avions nous déjà assisté à une forme quelconque de racisme ? Et surtout, avions nous réagi face à ceci ou avions nous été juste des énièmes spectateurs ?
En répondant à ces questions, nous vous invitons à découvrir 6 situations où des sub-sahariens ont subi du racisme au Maroc et peut-être que vous avez été témoin de l’une d’entre elles.
1. Non, le propriétaire ne loue pas aux africains.
Adja, une jeune sénégalaise, pour qui la recherche d’appartement a été un calvaire, pourquoi ? Tout simplement parce que sa couleur de peau faisait d’elle une personne non éligible à la location. Il y a un an son tweet a fait le tour de la toile. Pourtant, ça n’a pas changé, tous les ans, plusieurs étudiants africains déclarent avoir du mal à trouver du logement à cause de leur origine.
2. Non pas hadak l3azoua, il exerce sûrement de manière illégale, il n’est pas compétent
Antoine, 41 ans, d’origine camerounaise, s’est fait insulter et malmener par ses voisins surtout après l’ouverture d’une petite infirmerie dans son immeuble pour exercer son métier. Sa couleur de peau a fait de lui un incompétent sans fondement encore une fois.
3. Non, tu ne peux pas utiliser l’ascenseur
Esi, une Congolaise de 25 ans, l’a vécu. Le concierge de l’immeuble où elle réside, lui a refusé, par exemple, l’utilisation de l’ascenseur le jour du déménagement. Pour cause: le concierge a eu peur des représailles des autres copropriétaires marocains.
4. Non, pas elle, mal9itou ghir l3azziate
Une cliente dans un salon de coiffure qui refuse de se faire coiffer par, Astou, une jeune sénégalaise avec plusieurs années d’expérience.
5. À ce moment là, il fallait rester dans votre pays
Aissatou, a besoin d’un papier pour son travail, il revient pour la 4ème fois, mission impossible, quand il demande pourquoi ça prend autant de temps et que son ami Hamid l’a eu dans la journée, on lui répond « ça marche comme ça, à ce moment là, il fallait rester dans votre pays »
6. 3la ri7a, atkoune dak l3azzia, ri7thom mjehda
Une infirmière dit à sa collègue et demande à la patiente d’attendre dehors.
Ce ne sont que des exemples, certains ont été rapportés sur un article de la vie éco, d’autres ont fait le tour de la toile, ce qui est sûr c’est qu’il y en a beaucoup d’autres et la plus part d’entre nous l’ont vécu ou en ont été témoin. Parfois, ce ne sont que de simples paroles banalisées, parfois on peut nous même être à la source de propos racistes inconsciemment mais il est temps de faire le point et se remettre en question.
Aujourd’hui ce n’est qu’une occasion pour s’arrêter sur ce sujet. Il y a beaucoup d’autres choses pour lesquelles nous devons nous indigner mais ce n’est pas une raison pour passer à côté de celle-là. Nous ne sommes pas tous racistes, le Maroc est un pays d’accueil et de tolérance, mais nous avons du racisme dans notre pays et nous ne pouvons le nier.
On ne peut pas faire revenir George Floyd comme des milliers d’autres mais on peut donner du sens à sa mort et dire non au racisme quelque soit sa forme. Il y en a beaucoup d’autres qui ne sont pas morts, dont personne ne parle mais qui souffrent en silence.
Le changement commence par nous. N’hésitez donc pas à partager vos expériences ou des situation dont vous avez été témoin en disant ce que vous auriez changé à la situation.
#BlackLivesMatter
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