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Amandine Thonnard est l’une des nombreuses femmes au monde victimes d’agressions sexuelles dans la rue. Lundi 12 décembre, alors qu’elle se dirigeait vers son lieu de travail, un homme s’est approché d’elle et lui a touché les fesses avant de prendre la fuite. Humiliée, elle riposte de la manière la plus sage qui soit en publiant, via Facebook, une lettre ouverte à son agresseur où elle livre un témoignage poignant. Sa lettre a été partagée plus de 18.000 fois.
Découvrez l’intégralité de la lette.
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❞Cher Monsieur, oui, comme tu peux le voir je continue à rester polie malgré tous les noms d’oiseaux qui me viennent en tête et j’en connais un paquet (je te l’ai dit, je suis prof de français). Aujourd’hui, je me suis sentie en colère, perdue, humiliée, frustrée, faible et dépassée. Je suis arrivée en pleurs sur mon lieu de travail et j’ai été incapable de donner le seul cours de ma journée à mes élèves de 13 ans qui attendaient ce cours de latin depuis plusieurs jours parce que je leur avais vendu du rêve. Tu vois Monsieur, aujourd’hui, j’aurais pu rester victime, me morfondre, ne plus oser mettre ces belles bottes à talon préparées hier et que je me réjouissais de porter, j’aurais pu me sentir sale et humiliée, j’aurais pu décider de ne plus m’habiller qu’en sac à patates. J’aurais pu. Mais c’était sans compter sur l’incroyable soutien de mon compagnon, de mes collègues et de mes proches qui ont eu les mots qu’il fallait, qui m’ont empêchée de culpabiliser et qui se sont chargés de sortir ces fameux noms d’oiseaux à ma place. Je te promets qu’ils étaient très beaux, expressifs et fleuris. Je témoignerai et je continuerai à éduquer mes élèves (désolée, encore un mot compliqué), à leur dire que non ce n’est pas normal, à leur parler du consentement, à les éveiller aux concepts de culture du viol, au respect de la personne humaine, au sexisme, au racisme, bref à toute ces choses qui ont manqué et qui manquent encore dans ta misérable vie. – Amandine Thonnard
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