On pourrait croire que seules les femmes souffrent de la pression sociale au Maroc. Les hommes aussi y sont confrontés. J’en suis l’exemple vivant. J’ai 28 ans, un âge où les parents commencent à mettre la pression pour que tu te maries. Personnellement, je ne suis pas encore prêt, ni financièrement, ni mentalement.
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Ma fiancée, française, et moi sommes revenus de Chine au Maroc. Nous étions décidés à nous marier. Mais vous connaissez notre société, à longueur de journée, la phrase type que tu peux entendre : Tu vis dans le hram (pêché). Cette même société est beaucoup basée sur ce que vont penser les autres. On dirait que je suis en train de commettre un crime. Pour moi, deux personnes qui s’aiment doivent vivre ensemble, avec ou sans mariage.
Mais à force d’entendre ce genre de phrases, de subir cette pression familiale, je ressens beaucoup de culpabilité, je commence à tout détester.
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On a dû retarder le mariage à cause de la situation actuelle, de la pandémie du coronavirus, on se bat au jour le jour. Du coup, le mariage n’est plus d’actualité, jusqu’à ce que la situation se stabilise pour nous.
Hier, j’étais avec la famille, chez ma grand-mère. Et mes proches me disaient : “Il faut que tu officialises. On peut te ramener les adouls demain si tu le souhaites”. A un moment, j’en ai marre d’entendre ces propos, ça commence à me déranger sérieusement.
A cause de cette pression familiale, ma fiancée et moi avons des tensions. On vient de se disputer il y a quelques minutes. Elle commence à détester le Maroc à cause de tout ça.
Cette pression sociale au Maroc a un peu cassé notre relation. On a des disputes pour rien, justement parce qu’on est trop sous les radars. En Chine, on ne vivait pas ces tensions. On était tranquilles.
Même avant de me fiancer, quand j’avais 26 ans, j’entendais souvent : “Marie-toi. Regarde tes potes sont déjà mariés et ont même des enfants.”
Ma famille n’est pas aussi conservatrice que l’on pourrait le croire. Ils sont cools mais en même temps conservateurs, le parfait équilibre.
Pour combattre cette pression, j’applique la méthode du jemenfoutisme. En vrai, j’essaie de m’en foutre, j’essaie de prendre tout ce qu’ils disent au second degré, de me dire que c’est des personnes qui n’ont pas beaucoup voyagé, donc ils n’ont pas l’ouverture d’esprit nécessaire pour me comprendre.
Ceci est un témoignage anonyme pour préserver l’identité de la personne qui s’est livrée à Welovebuzz.
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