Fondatrice de « Moroccan Outlaws 490 », une plateforme pour libérer la parole et dénoncer les injustices sociales et pénales, Sonia Terrab crée le hashtag #MeTooUniv face aux nombreux témoignages de harcèlement sexuel dans le milieu universitaire. Un déclic après l’affaire de l’ENCG de Oujda. Détails.
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Pourquoi ce hashtag ?
Pour en faire un mouvement plus grand, plus impactant. Quand Sonia Terrab se réveille hier, elle se retrouve débordée par des témoignages de jeunes étudiantes de Oujda, qui dénoncent un certain prof aux mœurs plus que légères. « Je me suis réveillée avec plusieurs messages qui nous demandaient de partager l’information. Nous avons l’habitude de travailler comme des lanceurs d’alerte, nous nous sommes précipités, nous avons partagé , le post a été liké des dizaines de milliers de fois et vues des centaines de milliers de fois. La presse s’en est emparée et cela continue » raconte Sonia Terrab.
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Comment ça marche ?
« Nous fonctionnons comme une plateforme pour libérer la parole et faire en sorte d’avoir un impact, faire ressentir aux gens que nous sommes là, que nous les écoutons sans les juger ». Tel est le leitmotiv de Moroccan Outlaws 490 qui rappelle que les victimes ne sont pas seules. Nous parlons harcèlement dans les universités depuis des mois, il y a eu « sexe contre bonnes notes » à Settat et autres établissement mais les nombreuses captures d’écran du dit professeur sont des preuves criantes, dans cette nouvelle affaire ». La plateforme centralise les témoignages, vérifie et partage .
Et après ?
« A chaque affaire, on est scandalisé au début, on partage pendant quelques jours et puis personne n’en parle plus » continue Sonia Terrab qui travaille avec son équipe pour faire un travail de fond et non plus se contenter d’être dans le ponctuel. « Nous sommes une caisse de résonance pour faire entendre ces voix et ces combats, mais on se bat quotidiennement pour une justice pénale beaucoup plus juste, pour que les jeunes soient moins en situation de vulnérabilité et fragilité quand ils vont porter plainte ». Parce qu’au delà de la difficulté de parler, selon la militante, il y a la question du jugement , de la 7chouma. « Il faudrait une cellule d’écoute et d’accueil dans chaque école, collège, lycée, université pour les victimes d’agressions sexuelles ».
#MeTooUniv…
« L’Etat marocain doit faire un pas pour accueillir et écouter les plaintes » confie Sonia Terrab en attendant de voir une campagne plus globale voir le jour. Selon elle, le # doit grandir à l’échelle nationale, la télévision et la radio doivent s’en emparer.Ne pas se contenter de faire le buzz sur les réseaux sociaux. « #MeTooUniv doit faire l’objet d’une campagne nationale. Cette campagne doit grandir, qu’elle ne soit plus qu’au niveau des réseaux sociaux mais au niveau des TVs, et à la radio. Il faut que ce soit écouté par les juges, les avocats, les parents, les professeurs, la société en général. Il faut que ça cesse ! »
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