L’année 2020 a été une année difficile pour tout le monde, toutefois, la pandémie du Covid-19 a rendu la communauté LGBTQ+ encore plus vulnérable au Maroc. Le rapport “Loubya fi Zamane Corona : un rapport sur la communauté LGBTQI+ au Maroc en 2020”, divulgué par le collectif Nassawiyat, ce lundi 21 février a mis en avant les difficultés qu’a vécu cette communauté dans le royaume.
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Dans le document, Nassawiyat rappelle que la communauté LGBTQI+ a “souffert de violences déclenchées par des discours de haine et des campagnes d’outings qui ont été renforcées par la crise Covid-19”. Le rapport s’est appuyé sur des entretiens avec des individus et militant.es queers qui ont été touché.es par les outings de 2020 et les campagnes de discours de haine, mais aussi par des données recueillies par d’autres organisations queers marocaines comme Akaliyat, ainsi que sur l’analyse, l’expérience et la connaissance de la situation de Nassawiyat.
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Durant la période de la pandémie du Covid-19, de nombreux.ses queers marocain.es ont perdu leurs emplois pendant cette période, alors qu’il “est déjà difficile en temps normal pour ceux.elles-ci d’en trouver un compte tenu de l’homophobie latente et le manque de protection juridique”. De plus ceux qui “n’étaient pas ouvert.es sur leur identité avec leur famille ont dû la cacher, et ceux.elles qui avaient révélé cette dernière mais qui n’avait pas été acceptée par leur famille ont été soumis à une violence, une discrimination et à des abus considérables”.
Campagne d’outings
La “douloureuse” campagne d’outings durant la pandémie a impacté beaucoup de personnes qui avaient téléchargé les applications de rencontres queer. L’identité de certaines personnes ont été dévoilées sur les réseaux sociaux et la police “persécutait les victimes de la campagne d’outings à défaut de les aider”.
Le titre de ce rapport est Loubya au temps de Corona. Le terme « loubya » comme défini précédemment fait référence à un membre de la communauté queer. Avant les campagnes de outings de 2020, ce terme était surtout utilisé au sein de la communauté queer marocaine et était étranger au contexte social, indique le document. “Cependant, avec la montée des actes et discours haineux visant la communauté queer marocaine en 2020, la société marocaine a commencé à utiliser le terme « loubya » comme une insulte. Certains membres de la communauté queer marocaine ont décidé de se réapproprier ce terme et ont commencé à l’utiliser comme un moyen de se référer à leur identité avec fierté, à l’instar de la trajectoire du mot « queer » aux États-Unis”, explique Nassawiyat.
Le rapport “Loubya fi Zamane Corona : un rapport sur la communauté LGBTQI+ au Maroc en 2020” a été rédigé par Nassawiyat, en collaboration avec la société civile LGBTQI+ marocaine, notamment Tanit, Akaliyat, Atyaf, Liquaat, Fek Teyri, Kasbah tal fin, le Groupe d’action féministe et la SAQFE.
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