La romancière Leïla Slimani, prix Goncourt 2016, s’est livrée à l’exercice des éditions Stock, pour la collection, une nuit au musée. La Marocaine a passé toute une nuit enfermée dans le musée Pointe de la douane à Venise, où elle était confinée, seule. L’ancienne journaliste s’est alors attelée à écrire ce qui lui passait par la tête dans un récit intitulé “le parfum des fleurs la nuit”.
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Elle a révélé un pan de son passé dans lequel la native de Rabat ne s’attardait que rarement : La période où son père était emprisonné. Elle écrit : “Quand vous êtes petite, vous avez le sentiment que la vérité se rétablit très facilement, or c’est beaucoup plus compliqué. Enfant, on voit le monde de manière manichéenne, on ne comprend pas que le bien ne triomphe pas toujours. J’avais 13 ans quand mon père a été assigné à résidence à la maison. Il est ensuite entré en prison pour quelques mois le jour où je suis entrée à Sciences Po, et il est mort le jour de mon grand oral.”
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Son expérience dans le musée l’a directement fait penser à son père :” Mon dernier lien avec l’enfermement, c’est mon père, l’expérience qu’il a vécue m’obsède”, écrit-elle. La première pensée, quand elle a posé le pied au musée Pointe de la douane, a été pour son paternel. “En même temps, je n’aime pas trop le formuler. Ce sont des émotions que je peux maîtriser à l’écrit, mais pas avec la parole”, raconte-t-elle avec pudeur.
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