Ce dimanche 2 mai au soir, 12 comptes marocains engagés ont lancé l’alerte. Il s’agit de No Hchouma, Bentdarhoum, Lamyaa Benmalek, 7achak, Edsmaroc, Iti7ad_almaghribiat, M.A.L.I, Mra W gadda, Womanup_morocco, Yasbens, Chkounlallatlbnat et Ourvoiceisone. Cette alerte a rapidement été relayée par de nombreux internautes marocains outrés de cette incitation à la haine et le message archaïque et violent propagé par Karim Douiri.
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La cible de leur colère : Des vidéos publiées par Karim Douiri. Ce dernier a posté des vidéos sur TikTok et Instagram où il cible des femmes et des filles parfois mineures. “Un contenu ‘’indécent’’ aux yeux de Karim Douiri”, précisent les associations dans une publication commune partagée sur Instagram.
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« Mettre fin au fléau que sont ces jeunes femmes qui dansent »
Karim Douiri procède alors à retrouver l’adresse des danseuses, tel une chasse aux sorcières et tel “un noble gardien de la vertu, justicier et sauveur de « l’honneur » familial, Douiri se fait passer pour un fan et demande à rencontrer le père”. Dès la rencontre avec le parent, s’ensuit des réactions violentes.
D’après la même source, dans plusieurs extraits, “nous pouvons voir des parents frapper violemment leurs filles. A la fin de chaque vidéo, Douiri demande à ses abonnés d’en faire de même, car le temps serait venu selon lui, de mettre fin au fléau que sont ces jeunes femmes qui dansent”.
Dans leur publication devenue virale, les compte dénoncent le fait que ces vidéos “[mettent] en lumière le contrôle patriarcal sur le corps des filles et des femmes, un contrôle perçu comme étant normal au sein de la société marocaine. Ce que fait Karim Douiri est assez révélateur des violences contre les femmes, les punir pour avoir décidé de faire usage de leur corps à des fins artistiques et récréatives sur une plateforme.”
Excuses
Contacté par Welovebuzz, Mehdi qui s’occupe du compte No Hchouma, nous explique que tout a commencé quand des signalements des vidéos de Karim Douiri ont été envoyées à plusieurs comptes engagés.
“On avait jamais entendu parler de lui. Ça faisait longtemps que cette personne faisait ça. On s’est tous réunis et on a décidé de lancer l’alerte le concernant”, précise-t-il. Quelques heures après que la vidéo a été lancée, Karim Douiri a demandé à parler aux initiateurs de l’alerte. Chose qu’ils ont faite. Lors de l’appel, les personnes présentes ont expliqué à Karim Douiri le danger de publier de telles vidéos, et que “ce n’est pas drôle de rigoler sur ces sujets-là”, surtout par le message qu’elles véhiculent.
“On s’attendait à une personne qui allait se braquer, qui allait juste nous bloquer. Mais en fait, non, c’était une personne qui voulait comprendre ce qui se passait, qui a essayé de s’adapter. Il nous a précisé que les vidéos sont jouées, une sorte de caméra cachée mais totalement scénarisée”, indique Mehdi, qui ajoute qu’à aucun moment, dans les extraits, Karim Douiri ne le signale.
Et la suite ?
Karim Douiri a depuis supprimé les vidéos en question, il n’a toujours pas présenté d’excuses publiquement suite à la polémique, chose qu’il a promis lors de l’appel passé avec les initiateurs de l’alerte.
Mehdi précise que ce n’est que le début. “On ne compte pas s’arrêter. On va prendre ce cas pour dénoncer d’autres dérives et commencer à sensibiliser les gens plus par rapport à ça. Et expliquer la démarche à suivre dans ces cas-là concernant les signalements et les dépôts de plainte. pour avoir une communauté sur internet plus réfléchie et plus responsable.“
Zaïnab Aboulfaraj
Humaniste, je cherche avant tout à raconter des histoires qui peuvent vous inspirer. Journaliste dans l'âme depuis mon plus jeune âge.
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