Les derniers chiffres révélés par le ministère de la santé concernant les troubles mentaux au Maroc sont ahurissants.
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Presque 1 Marocain sur 2 souffre de troubles mentaux, et 1 sur 4 de dépression
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Des chiffres troublants qui en disent long sur la santé mentale au Maroc. Des chiffres d’autant plus alarmants que le Maroc manque terriblement de professionnels de la santé formés dans ce domaine.
Comme révélé par le ministre de la santé Anas Doukkali, et rapporté par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia ce mardi 16 octobre, plus de 40% des Marocains souffrent de troubles mentaux.
26,5% de dépression, 9% d’anxiété, 5,6% de troubles psychiques et 1% de schizophrénie
Autrement dit, si vous êtes au café avec 3 amis, 2 d’entre vous souffrent de troubles mentaux et au moins l’un d’entre vous souffre de dépression.
Si les malades sont nombreux, l’offre de soins demeure terriblement limitée et totalement incapable de prendre en charge toute la demande.
Le Maroc ne dispose que de 2238 lits réservés aux maladies mentales dans 36 établissements hospitaliers et cliniques privées.
Des dizaines de millions de Marocains qui souffrent de troubles mentaux, et seulement 290 psychiatres, 5 pédopsychiatres et 1 069 infirmiers.
Dans ce cadre, Anas Doukkali a annoncé que désormais 30 médecins psychiatres et 10 médecins pédopsychiatres seront formés chaque année.
De même, le ministère créera des services de psychiatrie dans tous les établissements médicaux publics.
Rappelons par ailleurs que les médecins censés prendre en charge ces patients sont eux-mêmes confrontés au stress et à l’angoisse…
Et que la santé mentale du personnel médical et des étudiants en médecine est elle-même au centre de vifs débats et polémiques
Lors d’un entretien accordé à Medactu, Professeur Abderrazzak Ouanass, professeur de psychiatrie et chef de service des urgences psychiatrique au CHU Arrazi de salé a déclaré :
❞Quand on faisait la consultation dans la cité universitaire, on a constaté que pas mal d’étudiants viennent consulter pour des manifestations d’angoisse et des troubles de sommeil. Il a aussi été enregistré que certains étudiants présentent depuis leur première année des manifestations psychotiques particulièrement de type schizophrénie. Toutefois, la plupart d’entre eux se stabilisent sous traitement et poursuivent avec difficulté leur cursus médical. – Professeur Abderazzak Ouanass
❞La majorité des étudiants en médecine aurait recours à la consommation des psychotropes et en particulièrement les benzodiazépines connus pour leur efficacité sur l’anxiété et l’insomnie leur permettant de surmonter la phase de préparation des examens. – Professeur Abderazzak Ouanass
Comment prendre en charge la santé des autres quand on est incapable d’assurer la sienne ?
Ainsi, il semble clair que les priorités sont à revoir
Le ministre de la santé a également déclaré que le budget accordé aux médicaments des maladies mentales s’élève à 90 millions de dirhams…
Soit 6% du budget alloué à la totalité des médicaments
Aujourd’hui plus que jamais, la santé mentale est un véritable « un point faible » du secteur médical marocain…
Alors même que le bien-être des citoyens est au cœur du bon fonctionnement de l’ensemble de la société.
La santé mentale est le fondement même de toute communauté
Un pilier qui semble pourtant avoir été trop longtemps mis de côté au Maroc.
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