Lancée le 20 avril dernier sur les réseaux sociaux, la campagne de boycott de l’eau minérale Sidi Ali, du lait Centrale Danone et des stations-service Afriquia, sous-estimée au départ, a pris de plus en plus d’ampleur sur les réseaux sociaux. #Mou9ati3oune, c’est la voix d’un peuple qui, pour la première fois, se mobilise pour une seule et même cause totalement digitalisée dès son départ.
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Mais en vrai, de quoi s’agit-il ? Et surtout, qui est à l’origine de cet appel à boycott ? Est-ce plutôt une guerre digitale politique ou économique ? Est-ce la flambée des prix et le niveau de vie qui sont surtout remis en question ? Des questions qui demeurent pour certaines encore sans réponses. Mais revenons-en aux faits : tout a commencé en Algérie et en Tunisie d’abord, lorsque les citoyens ont jugé que le prix des sardines et des voitures étaient trop chers à travers l’usage des hashtags #laisse-les pourrir et #laisse-la rouiller sur les réseaux sociaux afin d’exprimer leur mécontentement.
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Au Maroc, le boycott a mis sur sa ligne de mire trois entreprises leaders dans leurs secteurs d’activité, commercialisant des produits de grande consommation comme l’eau, le lait et les hydrocarbures. Flambée des prix ou leadership ? Les avis semblent mitigés. Une chose est sûre, c’est bien l’amélioration des conditions économiques et sociales qui fait encore une fois partie du discours depuis le mouvement du Hirak. Mais aussi, les inégalités sociales qui se creusent de plus en plus.
C’est d’ailleurs ce que l’Enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages, publiée par le HCP en 2016, apporte comme conclusions alarmantes : En effet, près des deux tiers des ménages (67%) ont une dépense annuelle inférieure à la moyenne nationale, évaluée à 76.317 dirhams, soit 6.360 dirhams par mois. Plus choquant encore, le niveau de vie des 5% les plus aisés des Marocains égalerait 20 fois celui des 5% les plus défavorisés.
Les valeurs en bourse des sociétés visées semblent inchangées, même si l’on a récemment constaté des répercussions pour le moins non négligeables. -5.97% et -5.69%, des résultats qui sembleraient désastreux pour les boursiers, mais aussi pour le marché dans sa globalité. À l’approche du mois sacré de Ramadan, nous n’avons qu’une chose à faire : Wait and See.
Affaire à suivre…
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