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Alors que la femme marocaine souffre de harcèlement dans la rue, allant du regard persistant aux agressions sanglantes en passant par les sifflements, les insultes et les paroles accusatrices, alors que les opinions fusent, et que ce fléau ne cesse d’animer les débats depuis des années, nous, nous indignons, une fois de plus, parce que ce problème culturel semble loin, très loin d’être résolu.
Aucune femme n’y échappe, quel que soit son âge, son appartenance religieuse, son style vestimentaire… dès qu’elle met un pied dehors, les « Pss Pss » et autres commentaires désobligeants fusent de toute part.
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Nous sommes scandalisés, de devoir expliquer, en 2017 encore, alors que la société est censée avoir évolué, que les mentalités sont censées avoir changé et que le sexisme n’a plus lieu d’être, que NON, les femmes n’adorent pas être « tabassées » !
À l’heure même où une vidéo choquante d’une jeune femme traquée par une horde d’hommes à Tanger a été diffusée sur les réseaux sociaux, provoquant une remise en question générale des droits réels de la femme marocaine dans une société où elle ne se sent plus en sécurité, une chanteuse de chaâbi, Imane Bent El Howat ose normaliser, voire glorifier la violence conjugale, dans sa nouvelle chanson « Lbnat Kamouniat ».
Parue le 7 Août dernier, avec des paroles qui prônent le sexisme et la misogynie ainsi qu’un discours qui loue la violence… La polémique n’a pas tardé à éclater. Le titre lui-même réfère à une expression marocaine très péjorative insinuant que les femmes sont semblables au cumin, c’est-à-dire qu’elles doivent être frottées, pour en « tirer profit ». Alors que l’art doit normalement contribuer à l’éducation du peuple et à l’évolution des mentalités (dans le bon sens), c’est exactement le contraire qui émane de telles insinuations.
Au micro de « Chouf TV », la chanteuse tente de s’expliquer en affirmant qu’elle n’encourage pas la violence conjugale, mais que toutefois, elle trouve ça « normal » qu’un homme batte sa femme. NORMAL ?!
Certes, cette chanson n’est pas la 1ère à vanter les mérites d’un homme violent, et dans ce courant de pensée à la bassesse ahurissante, convaincu que “grâce aux coups de son mari, son épouse ne l’oubliera jamais », nous avons longtemps gardé le silence, mais TROP, c’en est TROP, nous décidons de répondre.
Comment est-il possible qu’une femme, consciente des problèmes vécus par les Marocaines ose louer un tel acte ?
Jusqu’à quand écouterons-nous de tels discours sans réagir ?
Jusqu’à quand ce courant de pensée méprisant, et dévalorisant à l’égard de la femme marocaine, circulera sans que la société ne fasse rien pour l’arrêter, pire encore, qu’elle l’accepte ?
Combien de temps encore le développement de notre société sera-t-il freiné par de telles mentalités ?
Nous n’avons qu’une seule chose à dire : à ceux qui croient que la violence conjugale est un comportement « normal » et qu’un homme qui tabasse son épouse « ne fait rien de mal », nous vous invitons à vous rendre aux locaux d’une des nombreuses associations marocaines de lutte contre les violences faites aux femmes. Vous comprendrez bien vite que la brutalité et la violence conjugales sont loin, très loin d’être des comportements « normaux » et que la « gifle » ne « règle » jamais au grand jamais « l’humeur » (Cf. paroles de « Lbnat Kamouniat »).
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