“Ceci est un article d’opinion. Il n’engage que la responsabilité de son auteur et ne reflète pas l’orientation ou le point de vue du support.”
Depuis quelques temps, Hollywood est sous le choc des allégations de harcèlement sexuel. Des têtes sont tombées et l’histoire a pris tellement d’ampleur qu’elle a été à l’origine du mouvement mondial #MeToo. Tout cela, vous le savez.
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Savez-vous aussi qu’Harvey Weinstein a été renvoyé de la Weinstein Company, un studio qui porte son nom ? Et que la carrière de Kevin Spacey a été réduite à néant à cause d’une agression datant d’il y a 30 ans ? Tout cela pour vous dire que rien ne justifie ces actes et que personne n’est suffisamment riche ou puissant pour pouvoir circuler librement après avoir agressé ou violé une autre personne.
Maintenant, quand un chanteur marocain est accusé de viol, pour la 3ème fois au minimum, on lui consacre une couverture d’un magazine, et qui n’est pas des moindres. Je veux bien comprendre que le support médiatique ait voulu donner la parole à l’accusé quelques jours après la vidéo publiée par son accusatrice, Laura Prioul, mais il y a deux choses qui m’intriguent dans cette histoire :
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Premièrement, si comme prétendu par le magazine, on a voulu lui donner la parole, pourquoi le sujet de l’agression n’est-il presque pas abordé ? Pourquoi cet acharnement à le glorifier alors qu’il est accusé d’avoir battu et violé une personne ? Vous me direz qu’il n’est pas encore jugé coupable, mais il n’est pas encore innocenté non plus et il ne s’agit pas là de sa première accusation. Le monde entier essaye de dénoncer les agresseurs et de remédier à ces failles dans les lois qui font que certaines personnes jouissent d’une impunité juste parce qu’ils passent à la télé, sauf nous, soubhana lah.
Ensuite, l’édition est tombée en Novembre, un mois où les hommes – vu la ligne éditoriale du magazine – méritant cette distinction ne manquent pas. L’exemple le plus évident étant le jeune homme de 23 ans qualifié à deux Coupes du monde en l’espace d’une semaine, j’ai nommé Achraf Bencharki. En tout cas, le pays a connu ce mois-ci une suite d’événements tous marquants et tous historiques, mais personne n’est apparemment au niveau de notre « star nationale ».
Laura Prioul avait attesté, dans sa vidéo, avoir refusé la confrontation immédiate avec son agresseur après l’incident, parce qu’elle n’avait pas envie de le voir ou d’entendre sa voix. Nous lui disons donc qu’elle n’est pas près de le faire, parce que les radios diffusent ses chansons en boucle et que les magazines multiplient les photos-shoots le mettant en valeur. Chouette manière de traiter un accusé.
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