Chronique d’une diabétique marocaine : Ma vie après la diagnostic

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« Tu n’as pas l’air d’avoir le diabète! « , c’est l’une des phrases que j’ai souvent entendu et que je n’oublierai jamais.

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Nous n’allons pas nier que nous prenions soins beaucoup plus des personnes qui ont l’air malade. Nous faisons moins attention aux gens qui souffrent en silence. J’ai aussi entendu souvent : « Au moins tu es en vie ». Oui, et j’en suis reconnaissante, je bouge et je vis ma vie, mais je ne peux ignorer le côté sombre de vivre avec une maladie chronique. Contrairement à plusieurs maladies, le diabète ne fait absolument pas apparaitre ses symptômes, nous ne ressentons absolument rien au début.

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Imaginez-vous dehors et soudainement vous avez des troubles de visions et une faiblesse énorme, les gens peuvent-ils remarquer ceci ? Non. Ils ne se douteront jamais que la personne devant leurs yeux peut dans la minute qui suit perdre conscience.

C’est parmi les choses que je déteste le plus, qu’on ne peux jamais prédire ce qui va se passer. Il y a des moments où j’ai vraiment envie que mon diabète soit visible pour que les gens arrêtent de dire « c’est que du diabète » . Et là du coup, vous comprendrez que nous ne faisons pas face uniquement à notre maladie et ses complications mais aussi aux gens et leurs regards !

Durant ma vie avec le diabète, j’ai vécu des moments difficiles que je ne voudrais jamais revivre, entre le coma diabétique et les hyperglycémies atroces, je n’arrive pas à décider quel a été le plus dur à vivre. C’est exactement dans ces moments que je me remets en question et me demande pourquoi moi ? Pourquoi suis-je diabétique ? Pourquoi je ne pourrais pas avoir une vie normale comme tous mes amis ? C’est injuste ! 

Mais je pense que dans la vie, il y a des choses que nous choisissons, et d’autres choses qui nous choisissent. Pendant ces états, je sens que je suis différente des autres, et j’envie les non-diabétiques de la vie qu’ils mènent sans se soucier de ce qu’ils mangent, ils ne se demandent pas s’ils ont pris leurs médicaments ou pas, ils mangent ce qu’ils veulent et quand ils veulent. Mais vous savez ce qui est le plus triste dans tout ça ?

C’est que nous n’avons même pas le temps de penser à ces interrogations ou de prendre une pause de notre vie diabétique, c’est un marathon sans temps libre, il faut rapidement se relever pour reprendre le contrôle de sa vie. C’est vrai que mon diabète est invisible pour les gens, mais il y a des jours où c’est tout ce que je vois en moi.

Autant que diabétique, je te rassure qu’il est complètement normal d’être stressé, se sentir lourd et avoir l’impression de perdre totalement le controle. Il est assez important, en premier stade d’accepter la situation et l’idée de ne jamais pouvoir vivre sans diabète. Le rejet et le déni fait perdre énormément de temps et ainsi la santé, comme mon endocrinologue disait : « fais-t-en un ami ».

J’avais lu une fois un article disant « Vous pouvez avoir de multiples raisons de déprimer entre l’annonce du diagnostic, la pression sociale que vous vivez et, parfois même, l’attitude des soignants à votre égard. Ainsi, nous pouvons constater que les patients diabétiques sont deux fois plus déprimés que les non diabétiques On en conclut que pour accepter sa maladie et lutter contre la dépression, la personne atteinte de diabète doit mener un combat sur plusieurs fronts : d’abord contre elle-même, lorsqu’elle se dévalorise et «se rend malade d’être malade». Ensuite vis-à-vis de la société, lorsqu’elle veut la réduire à sa maladie. Enfin, à l’égard des soignants qui, par excès de bienfaisance, lui fixent parfois des objectifs inatteignables en lui disant …d’autres diabétiques y arrivent très bien, c’est une question de volonté !  » et je trouve ceci vraiment triste et j’espère qu’on changera cette manière de penser.

D’Ikram à toi : quiconque lutte contre une maladie chronique sait qu’elle ne disparaitra
jamais. Tu as tes beaux jours et tes mauvais jours. Tu as des jours où tu es en plein essor et
d’autres jours où tu essayes de survivre, mais tu sais quoi ? La force grandit dans les
moments où tu penses que tu ne peux pas continuer, tu as envie de tout laisser tomber, mais tu
continues malgré tout à te battre. On se bat contre nos corps tous les jours. Une bataille qui
ne se termine jamais, sans pauses, et sans ligne d’arrivée. On continue à se battre, même
quand on est fatigué, faible ou quand on sent qu’on a eu assez. On bat pour notre santé de
plus de façons que d’autres comprennent, et c’est exactement ceci dont tu devrais être fière.

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