Après la qualification du Maroc pour le Mondial 2018, les défis relevant du domaine footballisitique ne sont pas encore finis. Le 13 juin 2018 prochain sera la date à laquelle la FIFA annoncera le nom du pays qui organisera le Mondial 2026. Face au Maroc, la candidature conjointe Etats-Unis-Canada-Mexique. Si au premier regard ce duel semble déséquilibré, voici 8 raisons objectives de penser le contraire.
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1. Nouveau mode de scrutin : une fédération = une voix
Contrairement aux modes d’attribution précédents où c’était les membres de la Fédération internationale qui désignaient le pays organisateur (24 voix au total), pour la Coupe du monde 2026, toutes les fédérations du monde participeront au vote. Il y a plus de pays affiliés à la FIFA (211) que de pays reconnus par l’ONU (193).
Et surtout, toutes les voix se valent. Celle de la Chine (1,4 mds d’habitants) a autant de valeur que celle du Vatican (451 personnes).
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2. Découpage par fédération en notre faveur
Le Maroc est assuré d’avoir toutes les voix de la zone Afrique (55 voix), une bonne partie des pays asiatiques (notamment arabes ou musulmans : 15-20) et des pays européens amis du Maroc comme la France. Pour gagner ce vote, il faudra atteindre un total d’au moins 106 voix, ce qui donne 30 à 40 fédérations à convaincre. D’où l’intérêt du ‘une fédération = une voix‘, c’est beaucoup plus simple de séduire des micro-états que des grands pays, tandis que la valeur de leur voix est strictement la même.
Dans ce type de circonstances, les conflits politiques ne rentrent pas en jeu. Chaque pays défend les intérêts de son continent sous peine de se faire sanctionner.
3. Les stades américains sont beaux, mais pas tous aux normes
Les stades américains sont de toute beauté, mais ce n’est pas un critère d’octroi de l’organisation de la Coupe du monde. Il faut des stades aux normes, ce qui n’est pas le cas encore pour tous les stades US, qui doivent être rénovés. Et c’est le lobbying qui amène les voix, pas la beauté des stades.
4. Le cas du Mexique qui pose problème
Cette candidature conjointe prévoit le déroulement de 10 matchs au Mexique sur un total de 80, ce qui n’a pas ravi les Mexicains qui ne veulent pas se contenter des « miettes ». Mais ce n’est pas ce qui coince le plus. La tension politique USA-Mexique pèse lourd sur ce dossier. Avec la construction du mur, le Mexique risque de se retirer.
5. Le Nafta remis en question par Donald Trump
L’accord du NAFTA (Accord de libre-échange nord-américain) est plus que jamais remis sur la table par Donald Trump. Et les négociations, instaurant un climat d’instabilité relative entre les trois pays, ont une directe influence sur le dossier de candidature nord-américain.
6. La fédération américaine de football en crise
Depuis l’élimination des États-Unis de la course au Mondial 2018, la fédération américaine de football est en pleine crise. Les élections pour la désignation du nouveau président de fédération, en plus de diviser les membres du comité de campagne de la candidature américaine, acculera les États-Unis à un retard qui peut leur être fatal.
7. Le 13 Juin 2018, c’est très bientôt
Aucune seconde de retard ne pardonnera. Seules les voix des fédérations comptent, et le lobbying est un travail de longue haleine. Il faut réussir à convaincre une à une chaque fédération pour arriver au total de 106 voix. Les États-Unis ont beaucoup de facteurs de stagnation : crise politique (accords du NAFTA, problème mexicain) et managériale (fédération divisée) et prennent un retard important sur le Maroc sur le plan du lobbying.
8. Pendant que le dossier nord-américain stagne, le Maroc fait son bonhomme de chemin
Alors que la candidature concurrente peine à atteindre son rythme de croisière, les personnes en charge du dossier marocain abattent un travail extraordinaire. Le but étant d’acter les 70-75 voix qui devraient nous être assurées et de convaincre les 30 à 40 fédérations indécises qui nous assureront la majorité absolue.
Un travail de lobbying ne s’invente pas, il se fait sur la durée. Et vu le retard accumulé de nos concurrents, et les conditions d’octroi qui nous sont particulièrement favorables (mode de scrutin, calendrier court), nous avons toutes les raisons d’y croire.
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