Les étudiants de l’IAV Hassan II viennent de vivre une nuit qu’ils ne sont pas prêts d’oublier. A 3 heures du matin, un feu se déclenche subitement dans l’internat de l’école et deux étudiantes échappent in extremis au drame. En colère, les étudiants de l’Institut se sont mobilisés pour faire valoir leurs droits élémentaires : loger dans un internet sûr et sans danger. L’administration de l’école ne semble pas entendre la chose de cette oreille : elle a simplement décidé de fermer l’accès de l’internat aux étudiants. Ces derniers, depuis samedi soir, dorment à la belle étoile.
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Le feu de la discorde
Tout a commencé avec les travaux de rénovation de l’internat. Ces derniers étaient censés être finis de longue date. L’échéance de livraison a malgré cela été repoussée à de maintes reprises, jusqu’au dernier jalon du 15 novembre dernier, qui n’a pas plus été respecté que les autres. Les travaux n’ayant pas été achevés à échéance, les étudiants ont vécu pendant de nombreuses semaines sous le coup d’un drame. Et cela a failli arriver la nuit du 1er au 2 décembre derniers : un feu s’est déclenché dans une chambre étudiante, où logeaient deux jeunes filles de l’Institut. Le combo câblage défectueux et tuyauterie non étanche a failli avoir raison de leurs vies. Elles ont échappé de peu au pire : « Il n’y avait pas d’extincteur dans le couloir de leur étage, heureusement que des garçons sont allés chercher celui du restaurant universitaire », nous témoigne une jeune étudiante qui préfère garder son anonymat.
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Mobilisation générale des étudiants
Après l’incendie, les étudiants ont quasiment tous quitté leurs quartiers. Selon eux, les conditions minimales de sécurité ne sont pas satisfaites. Juste après l’incident, l’administration a été alertée par les étudiants. Celle-ci ne dépêchera d’équipe sur place que tard au matin, malgré l’urgence intense du moment. Notre même source témoigne : « Le Responsable de l’internat n’a pas répondu au téléphone, son secrétaire général n’a pas souhaité se déplacer, et c’est le chef de division qui a consenti à venir« .
Mécontents, les étudiants réagissent par une mobilisation générale. Ils se ruent vers l’administration et y installent un campement improvisé. En réponse à cela, vers les coups de 15h, la direction de l’école décide de fermer les portes de l’internat et de l’interdire d’accès aux étudiants. Ces derniers n’ont nulle part où dormir, si ce n’est à la belle étoile.
Le combat ne fait que commencer
« Je n’ai pas fermé l’oeil depuis 2 jours« , nous dit notre étudiante. Elle ajoute que « les filles ont toutes quitté leurs chambres à la suite du drame. Par solidarité, tous les garçons l’ont fait également. Aujourd’hui, l’administration nous ferme les portes de l’internat et nous sommes contraints de dormir dehors, dans le froid« . Elle précise que les voitures, elles non plus, ne sont plus admises sur le parking de l’Institut.
Pour le moment, des solutions provisoires sembles avoir été consenties pour assurer la sécurité des étudiants. Mais notre étudiante n’est pas convaincue. Interpellé sur la sécurité par une étudiante, un responsable de l’internat affirme « ne rien pouvoir assurer du tout« , nous raconte notre source.
L’étape d’après ?
Ce ne sera pas de l’initiative des étudiants, nous explique notre étudiante. « Le geste d’après viendra de la part de la direction« , dit-elle, avant de regretter que ce type d’incidents empêche les étudiants de penser à l’essentiel, à savoir leurs études. A ce titre, elle affirme : « Il faut avouer que c’est impossible de former un ingénieur, ou un médecin vétérinaire dans ces conditions. Le plus dramatique, c’est qu’au lieu de nous concentrer sur des revendications légitimes essentielles telles que l’amélioration des conditions de formation, on se retrouve à batailler pour la chose la plus basique qui soit : les conditions minimales de sécurité à l’internat. On ne craint plus pour la qualité de nos études, on a carrément peur pour nos vies« , conclue-t-elle d’un ton ferme et catastrophé.
Tenez bon les champions, on est de tout coeur avec vous !
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