On dit souvent que c’est « elle qui l’a voulu, elle est habillée en petite jupe, petite robe ». Et bien non. Témoignage de Chirine , une jeune femme de 35 ans qui habitait Tanger au moment des faits. Elle a été agressée en plein jour, à côté de chez elle alors qu’elle est route chez le médecin, habillée en doudoune, cheveux en pétard, fiévreuse et malade.
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L’agression sexuelle à Tanger dernièrement l’a beaucoup touchée. Elle a vécu la même chose, dans la même ville mais heureusement pour elle personne ne l’a filmé. « Ou malheureusement ». J’étais malade comme une chien avec la grippe, la « khnouna » et la totale. J’avais super froid ( il faisait pas froid dehors), je devais aller voir le médecin pour avoir un certificat médical pour le boulot. J’arrivais à peine à marcher, j’étais fébrile.
Je sors de chez moi pour retirer de l’argent. Le guichet est à 5 min à pied et le cabinet du médecin juste à côté. J’avais un vieux jogging, une grosse doudoune, les cheveux en pétard, ma tête de zombie, la totale. Je ne ressemblais à rien.
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Je mets la carte dans le guichet, et là je sens quelque chose de bizarre sur mes fesses. Le temps de réaliser et de me retourner ce qui se passait, un jeune d’une vingtaine d’année, m’avait mis la main au fesses en me les pinçant au passage.
Je n’ai rien compris. J’ai essayé de garder mon calme jusqu’à ce que la carte ressorte du distributeur histoire de pas la perdre et d’avoir à rentrer dans d’autres formalités après. Lui passe son chemin à 2km à l’heure, tranquille, normal , confiant. Comme si rien ne s’était passé. Une fois ma carte en main je me mets à l’insulter et va savoir ce qui m’a pris, je me suis mise à lui courir après et le pourchasser. Connaissant mon quartier, j’ai vu qu’il avait tourné vers une impasse, et là j’ai fais demi tour de peur de me retrouver piégée quelque part. Je hurlais, j’étais furieuse, lui impassible, il continuait son chemin . J’étais la folle et lui le calme.
Du coup je suis rentrée chez moi en larmes, choquée , ne comprenant pas ce qui m’arrivait, les gens me regardaient bizarrement quand je l’insultais. Ils se demandaient ce qui m’avait pris . Je suis rentrée chez moi, en pleurant , j’ai fermé la porte et ne suis plus ressortie pendant 4 jours. Je suis même pas allée voir le médecin.
Jatni l7Agra. Je me suis sentie faible et inutile.Je me suis sentie souillée. J’étais malade, fiévreuse, habillée comme le bonhomme de Michelin, je voulais juste retirer du cash pour aller voir le médecin, et je me retrouve la main au cul. C’est vraiment un traumatisme, j’ai bien senti cette main dégueulasse.
Quand j’ai entendu cette histoire d’agression dans la rue à Tanger dernièrement, qu’on reprochait à cette jeune fille de porter une robe sexy, de chercher tout ça, j’ai eu envie de vomir. Cela n’a rien à voir avec la façon dont on s’habille. Ces prédateurs sont malades, que tu sois en burka ou en mini jupe, c’est pareil…C’est eux le problème , pas nous.
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