Le style vestimentaire est une culture, une façon de voir les choses, un savoir vivre qui influence et qui est influencée par la mondialisation. Dans les repères traditionnels marocains, les femmes portaient le Haïk, Jellaba, le Nguab ou litham. Les grands-mères et arrière-grands-mères sortaient ainsi dans les ruelles de la Médina.
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« Le Haik a toujours été symbole de pudeur, aujourd’hui ce n’est rien d’autre qu’un habit démodé. On le portait pour se cacher et se protéger du regard de l’étranger. Je me souviens qu’aux années 50 à l’ancienne Médina de Casablanca, celle qui ne portait pas le Haik était une dame à négliger« , nous déclare Latifa, 85 ans qui porte le Haïk.
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Lors de l’indépendance du Maroc en 1956, les femmes marocaines sont devenues de plus en plus actives en dehors de leurs foyers, le haïk est remplacé alors par la Djellaba qui est plutôt un habit pour les hommes. Cet habit a entamé son parcours avec un premier aspect : couleur sombre et coupe large associées à un voile en mousseline sur le visage et une capuche soigneusement épinglée couvrant les cheveux.
Après l’indépendance, dans les années 60, les femmes se sont libérées en adoptant des tenues plus modernes et plus fonctionnelles. Les femmes marocaines envahissaient petit à petit la vie active et émancipaient leurs corps. Elles étaient aussi influencées par les Françaises et les Européennes, notamment des jupes, des pantalons et d’autres modes occidentales lors du Protectorat.
« Un moment donné, les femmes ont commencé à adopter des vêtements occidentaux. Au début, cela a été perçu d’une manière négative au point que certaines personnes ont inventé un proverbe dégradant vis à vis de la femme et de sa valeur au sein de la société », explique Latifa, 85 ans qui porte le Haïk.
Un demi-siècle plus tard, les choses ont changé ! Un vent de conformisme souffle dans les rues. Et partout on ne voit plus que jeunes femmes et moins jeunes élire, sans référence analogique définie, pour diverses tenues.
De forme inaltérable, le costume traditionnel n’a cessé de se fluctuer, dans les tissus, les couleurs et les motifs, pour incorporer les influences étrangères tel qu’orientales, andalouses, ottomanes, européennes… mais a toujours su, en dépit de la modernité et de l’avènement du costume occidental, conserver sa place prééminente et son sens social.
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