« Mra hachak », traduit littéralement par “une femme, sauf votre respect”
Cette vidéo poignante d’une minute 22 secondes dénonçant les inégalités homme-femme dans la société marocaine vous glacera le sang.
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Sur fond de Vivaldi : une prose extrêmement poétique et des paroles déchirantes… rien de tel pour pousser à la réflexion et à la remise en question.
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Rien de tel pour faire prendre conscience de la gravité de la situation
Du haut de ses 27 ans, Aya Moudden n’a laissé personne indifférent par son court-métrage d’une puissance incroyable. Un court-métrage cru et profondément émouvant, un court-métrage qui touche, qui brusque même par la sincérité aveuglante des messages qu’il fait passer.
1 min 22 secondes d’une intensité sans pareil, qui nous choque par sa franchise impitoyable. Une vidéo qui décrit une réalité rude, obscène, voire indigeste… la réalité de toute femme marocaine vivant dans une société où elle est dénigrée et méprisée, tout simplement parce qu’elle est née femme, « hachak« .
« Sauf votre respect », car pour certains, être une femme est en soit une insulte. Au 21ème siècle, certains esprits pensent encore (Pensent-ils vraiment ?), que naître femme est en soit naître « moins méritante » qu’un homme.
Un destin préalablement défini par le sexe de naissance
Et peu importe le nombre de diplômes, peu importe l’ouverture d’esprit, le niveau culturel, celle-ci sera toujours, quoiqu’elle fasse, par définition inférieure à l’homme.
« Ana mra hachak, mra w ness, fmoujtama3 ma m3taberni 7ta rbe3. »
Sur un fond de musique classique légère, la paroles sont lourdes de sens. Un paradoxe qui décrit l’essence même de la vidéo. C’est la vidéaste elle-même qui prend la parole et y relate « ce que vivent les femmes au quotidien au Maroc » comme rapporté par le magazine Plurielle.
https://t.co/EQICRIqHi7 #womeninfilm pic.twitter.com/ltB0GJhPnU
— Aya Moudden (@MouddenAya) 14 mars 2017
Son bac en poche, Aya Moudden s’est envolée pour l’Angleterre où elle a obtenu un diplôme en médias, communication et sociologie. Elle a par la suite fini son cursus Outre-Atlantique, aux Etats-Unis où elle a obtenu un master en « film making ».
Read the rest on https://t.co/EQICRIqHi7 #womeninfilm pic.twitter.com/y4RWtTTD1i
— Aya Moudden (@MouddenAya) 14 mars 2017
La vidéo, postée le 15 novembre sur Facebook , nous impressionne d’autant plus qu’elle a été réalisée en un temps record. Comme rapporté par Plurielle : « J’avais filmé les images pour tester certains angles pour d’autres projets, et puis j’avais d’autres images que j’avais filmées il y a un bout de temps, j’ai écrit le texte mercredi et j’ai tout monté et posté hier ».
Le succès est tel que la vidéo a été vue plus de 15 000 fois en à peine 48h
La vidéo est tout en contraste. Musique classique, et paroles exaltées. Rimes poétiques et texte sec.
La voix, en apparence calme et anodine de la cinéaste, rend la vidéo encore plus ardente et fougueuse. Un paradoxe porteur de messages impétueux et bouleversants.
« Dans la rue, s’il me regarde, je baisse les yeux, et s’il me parle, je fais la sourde oreille, et s’il me viole, ils me marient à lui. »
Dénigrement, religion, héritage, mépris, violences conjugales, viol, harcèlement : tout y passe.
Une vidéo qui vous coupera le souffle de la 1ère à la dernière seconde et que selon nous, tout(e) marocain(e) devrait voir, au moins une fois.
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